Au milieu de toutes les crises politiques et climatiques que le monde traverse actuellement, le Forum économique mondial (FEM) se propose de « reconstruire la confiance ». C’est sur ce thème que s’est ouverte le 15 janvier 2024 la 53e édition à Davos en Suisse.
Les alpes suisses restent la destination mythique pour abriter le Forum économique mondial (FEM) depuis cinq décennies. Au menu des échanges du 15 au 19 janvier 2024 : « reconstruire la confiance ». Ainsi, les dirigeants du monde, notamment les chefs de gouvernement et les patrons des multinationales sont réunis à Davos pour réfléchir aux moyens de contourner les obstacles, toujours plus grandissants, au développement et à la diplomatie économiques sur la planète.
Parmi eux figurent les guerres en Ukraine et à Gaza, le terrorisme dans le Sahel et les catastrophes naturelles (séisme au Maroc, inondations au Pakistan et en Lybie, incendies de forêts dans l’Ouest canadien) ayant marqué 2023. Ces catastrophes géopolitiques et météorologiques qui détruisent les infrastructures, les habitations et s’en prennent à la biodiversité dominent largement les discussions au FEM 2024 en raison de leurs conséquences.
Il s’agit notamment du ralentissement des approvisionnements alimentaires et énergétiques ainsi qu’une augmentation vertigineuse de l’inflation à l’échelle mondiale (400 % au Liban, 42,5 % en Sierra Leone, 21,6 % en Hongrie, 37,8 % en Éthiopie). Un récent rapport de FEM va plus loin en indiquant que le changement climatique pourrait « entraîner 12,5 milliards de dollars de pertes économiques dans le monde d’ici à 2050 ».
Le sort de l’Afrique
À noter que la plupart des décideurs africains ont brillé par leur absence, contrairement à 2022 où les chefs d’État de l’Égypte, du Rwanda, de la Côte d’Ivoire, de la Tunisie et de l’Afrique du Sud étaient présents. C’est à tort, car la croissance de tous les continents sera bel et bien abordée à Davos. Il sera encore question cette année de suivre l’évolution de l’impact du réchauffement climatique sur la santé humaine et financière à l’échelle mondiale.
Et l’Afrique est justement en première ligne avec ses 9 millions de décès annuels dus à la pollution atmosphérique, selon la revue scientifique britannique The Lancet. Pour sa part, la Banque mondiale s’inquiète du coût des catastrophes naturelles en indiquant à titre illustratif que le Mozambique a perdu ces dernières années jusqu’à 316 millions de dollars de dollars dans les cyclones et tempêtes.
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L’une des pistes de résilience évoquée sur la scène internationale pour répondre efficacement à ces situations récurrentes, c’est l’intelligence artificielle (IA). C’est en tout cas le message délivré par Satya Nadella, le PDG de Microsoft et Sam Altman, le créateur de ChatGPT qui participent aux assises jusqu’au 19 janvier prochain. C’est dire que les technologies ont aussi leur rôle à jouer dans les crises économiques et climatiques aussi bien en Amérique qu’en Europe, en Asie et en Afrique.
Benoit-Ivan Wansi