La Guinée-Bissau veut intégrer le solaire dans son mix électrique. Dans le cadre de son Projet de développement de l’énergie solaire et d’accès à l’électricité, le gouvernement de ce pays d’Afrique de l’Ouest recevra l’appui du groupe de la Banque mondiale jusqu’en 2030. L’institution financière basée à Washington aux États-Unis d’Amérique a d’ores et déjà approuvé le décaissement de 30 millions de dollars sous forme de don.
Sa filiale, l’Association internationale de développement (IDA) devrait également y contribuer à hauteur de 35 millions de dollars, suivi d’une subvention de 2,65 millions de dollars accordée dans le cadre du Programme d’assistance à la gestion du secteur de l’énergie (ESMAP) de la Banque mondiale. Pour sa part, le Fonds vert pour le climat (FVC) promet 10,5 millions de dollars pour la mise en œuvre du Projet de développement de l’énergie solaire et d’accès à l’électricité.
Réduire le coût moyen de l’électricité
Cette initiative vise avant tout à accélérer l’électrification puisque « seuls 33 % de la population bissau-guinéenne a accès à l’électricité, et environ 58 % dans la capitale, Bissau. L’électricité n’est pas seulement rare, elle est aussi très coûteuse, ce qui en fait l’une des plus chères d’Afrique », explique la représentante résidente de la Banque mondiale en Guinée-Bissau. Pourtant, « le pays dispose de ressources solaires importantes et inexploitées, ce qui constituerait l’approche la moins coûteuse et la plus rapide pour combler le déficit d’approvisionnement en électricité », ajoute Anne-Lucie Lefebvre.
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Le Projet de développement de l’énergie solaire et d’accès à l’électricité porte essentiellement sur la construction de plusieurs centrales solaires et des unités de stockage d’électricité par batteries, avec la participation du secteur privé. Près de la capitale Bissau, une centrale solaire de 30 MWc sera construite avec pour ambition de « réduire le coût moyen de l’électricité dans le pays et de diversifier le mix énergétique, tandis que le stockage sur batterie permettra, dans une première phase, de lisser la courbe d’injection, et de rendre des services au système électrique, dans une deuxième phase », indique le ministère bissau-guinéen de l’Économie, du Plan et de l’Intégration régionale.
L’installation de mini-réseaux solaires hybrides dans les îles
Le gouvernement de la Guinée-Bissau soutiendra également l’installation et l’exploitation par des partenaires privés de mini-réseaux dans deux à trois des îles Bijagós (Bolama, Rubane ou Bubaque). Les mini réseaux seront alimentés par des énergies renouvelables. Environ 500 kWc de capacité solaire photovoltaïque en combinaison avec des batteries ou générateurs diesel. Ces installations devront fournir de l’électricité à 1 200 ménages, commerces, hôtels et autres petites et moyennes entreprises (PME).
Pour la Banque mondiale, le projet devrait profiter aux consommateurs résidentiels, commerciaux et industriels de toute la Guinée-Bissau, y compris les îles. Il soutiendra également les efforts déployés par le gouvernement pour créer un environnement propice à la participation du secteur privé, ainsi que pour stimuler la croissance économique et créer des emplois verts.
Jean Marie Takouleu