La Mauritanie fait le pari de l’hydrogène pour décarboner la production du fer

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La Mauritanie fait le pari de l’hydrogène pour décarboner la production du fer © DorSteffen/Shutterstock

Alors que la filière hydrogène se met encore en place, la Mauritanie veut tirer parti de cette solution relativement nouvelle pour décarboner la production et l’exportation de son fer vers le marché mondial. C’est le but d’un partenariat signé récemment avec l’énergéticien australien CWP Global.

Dans le cadre du partenariat signé récemment entre la Société nationale industrielle et minière (SNIM) et l’énergéticien australien CWP Global, la Mauritanie se dotera d’un hub de production de minerais de fer pré-réduit, qui seront ensuite convertis grâce à l’hydrogène vert, en fer briqueté à chaud (HBI).

Le HBI est une forme supérieure de minerai de fer qui a été compacté à une température supérieure à 650 °C (au moment du compactage) et dont la densité est supérieure à 5 000 kg/m3. Selon l’Association internationale des métaux ferreux (IIMA), le HBI a été développé dans le but de surmonter les problèmes liés à l’expédition et à la manipulation du minerai de fer pré-réduit.

La production du HBI

Le HBI produit grâce à l’hydrogène vert est considéré comme un ingrédient clé de la décarbonation de l’industrie sidérurgique et devrait faire l’objet d’une forte demande à mesure que l’Europe met en œuvre des politiques et des objectifs de décarbonisation industrielle. Le HBI vert remplace le traitement du fer brut actuellement effectué par les hauts fourneaux, qui émettent environ deux tonnes de dioxyde de carbone (CO2) pour chaque tonne de fer « réduit » pour la fabrication de l’acier.

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Selon CWP, le projet développé avec la SNIM permettra donc de réduire des millions de tonnes d’émissions de CO2 par an. L’hydrogène vert, l’eau et l’électricité qui alimenteront la production du HBI mauritanien seront fournis par CWP dans le cadre de son projet « Aman ». Lancé en 2022 avec l’aval des autorités mauritaniennes, ce projet porte sur le développement d’une capacité de production de 30 GW d’énergies renouvelables destinée à la production de l’hydrogène vert.

Accompagner le développement de la sidérurgie

CWP table sur une capacité de production d’hydrogène vert de 1,7 million de tonnes par an pour une utilisation locale et pour l’exportation. La valorisation de cette énergie soutiendra la décarbonation de l’industrie sidérurgique au moment où la Mauritanie veut devenir un acteur de premier plan sur le marché mondial du fer.

D’ailleurs, la SNIM, qui détient le monopole de la production du fer, produit entre 12,7 et 13 millions de tonnes par an ; faisant de la Mauritanie le 15e producteur mondial et le 2e en Afrique derrière l’Afrique du Sud. De nouveaux projets sont en cours de développement dans le pays, dans l’espoir d’atteindre une production de 40 millions de tonnes par an.

Jean Marie Takouleu

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