La COP28 est à nos portes, et avec elle, une opportunité en or pour l’Afrique de se positionner à l’avant-garde de la mobilité verte. Loin d’être une simple tendance mondiale, elle représente l'avenir de l'Afrique. Face à la congestion urbaine croissante, la pollution atmosphérique et la dépendance aux énergies fossiles, repenser notre approche des transports est devenu impératif…
Au cœur de l’évolution socio-économique de l’Afrique de l’Ouest, la mobilité verte surgit non seulement comme une préoccupation cruciale, mais comme une nécessité urgente. Face à l’impact alarmant des systèmes de transport actuels sur notre environnement, notre santé publique, et notre économie, comment pouvons-nous fermer les yeux ?
Visualisez l’Afrique : son histoire riche, ses cultures diverses, ses paysages variés… Malheureusement, cette image est, année après année, voilée par une brume de pollution atmosphérique. Cette pollution est responsable de milliers de décès prématurés chaque année, mettant en péril la vie de nos citoyens et engloutissant nos ressources financières.
Sur ce continent en plein essor, où l’urbanisation s’intensifie, la mobilité durable est plus que jamais centrale. La congestion, les émissions toxiques et la dépendance aux énergies fossiles grèvent lourdement nos métropoles en expansion. Mais face à ces défis, une opportunité se présente à nous : les véhicules électriques (VE).
Certes, l’infrastructure actuelle est une barrière. Les stations de charge sont insuffisantes, et la transition vers des véhicules plus chers peut sembler décourageante. Mais ces défis ne sont pas insurmontables. Des nations comme la Norvège et la Chine ont démontré que les VE peuvent dominer le marché avec les bonnes incitations et infrastructures.
Des entreprises visionnaires illustrent cette dynamique partout en Afrique, de l’Est à l’Ouest, du Nord au Sud. Pionniers dans la location de véhicules électriques dans la région, ils marquent le début d’une révolution du transport. Une révolution qui vise un avenir où la mobilité est synonyme de progrès écologique.
Et cette transition n’est pas seulement bénéfique pour l’environnement.
L’industrie de la mobilité verte est un catalyseur potentiel pour la création d’emplois, l’innovation technologique, et une économie plus robuste. Les VE coûtent moins cher à entretenir, offrant des économies à long terme pour les utilisateurs.
Cependant, pour concrétiser cette vision, une collaboration multisectorielle est essentielle.
Gouvernements, entreprises et citoyens doivent unir leurs forces. Les incitations fiscales, les campagnes de sensibilisation et le développement d’infrastructures adaptées sont autant d’éléments clés pour favoriser cette transition.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes.
Une étude de la revue scientifique The Lancet Planetary Health, qui s’est penchée sur la situation de quatre villes à croissance rapide (Accra, Le Caire, Johannesburg et Lagos) en a conclu que l’air toxique – en particulier les particules et les gaz industriels et des transports, mais aussi des poêles à bois – a provoqué la mort prématurée de 1,1 million de personnes en 2019. A titre de comparaison, 650 000 personnes ont perdu la vie à cause des maladies liées au VIH-sida dans le monde la même année, selon des chiffres de l’ONU.
Au contraire, adopter une approche écologique permettrait de sauver 125 000 vies, d’économiser 20 milliards de dollars de coûts et de réduire les émissions dans ces villes d’environ 20 % d’ici à 2040.
Dans le même temps, l’industrie de la mobilité verte pourrait créer des millions d’emplois. Or, si nous ne changeons pas, le coût de notre inaction pourrait être multiplié par six toujours selon The Lancet Planetary Health.
L’urgence est donc claire, mais l’optimisme reste de mise.
En combinant nos ressources, notre expertise et notre volonté collective, nous pouvons faire de l’Afrique un leader en matière de mobilité verte.
À l’approche de la COP28, une chance s’offre à nous. Celle de bâtir un avenir où chaque déplacement est un pas vers un monde plus durable.
Saisissons-la… Avant qu’elle ne nous échappe.
Par Jérôme De Villard,
Directeur général du Groupe Novago