Dans le classement de la plateforme serbe Numbeo sur la qualité de vie dans les villes du monde, Le Cap et Pretoria occupent les 83e et 104e rangs tandis que Londres et Rome n’affichent pas fière allure y compris dans les domaines de l’environnement et du climat. Explications.
C’est difficile à croire mais les chiffres sont pourtant clairs. Le Cap (83e) et Pretoria (104e), en Afrique du Sud devancent de loin Londres (131e) au Royaume-Uni et Rome (133e) en Italie dans le dernier classement de Numbeo sur la qualité de vie. Selon les indices de la plateforme serbe, ces villes cosmopolites affichent respectivement des indices de 152, 142, 128 et 127 points. Les experts ont pris en compte le pouvoir d’achat, la sécurité, la santé et le bien-être, le coût de la vie, l’accès au logement, la mobilité et les transports.
D’autres critères comme la qualité de l’air, le climat et la préservation de l’environnement ont également joué en faveur des deux métropoles sud-africaines. En la matière, la municipalité du Cap a beaucoup misé ces dernières années sur l’économie verte qui lui a permis de renforcer son attractivité et le bien-être des citadins. Illustration avec la construction d’une centrale à biogaz dans la décharge de Vissershok. L’usine devrait permettre la valorisation énergétique des déchets ainsi que la réduction de la dépendance énergétique de la ville vis-à-vis de la compagnie nationale Eskom.
En ce qui concerne Pretoria, la qualité de vie y est de plus en plus meilleure à travers le développement de l’Intelligence artificielle (IA), la collecte des eaux usées ainsi que la création d’espaces verts qui améliorent le cadre de vie tant dans la métropole que dans les banlieues. Les autorités de cette ville de 2,8 millions d’habitants expérimentent en ce moment l’initiative « Mooikloof Mega City » qui vise la construction de 50 000 appartements durables à partir de matériaux locaux et alimentés à l’énergie solaire à la sortie Est de Pretoria. Ces logements écologiques seront vendus à hauteur de 600 000 rands sud-africains (plus de 35 000 dollars) aux riverains qui recevront une subvention d’achat d’environ 4 % du gouvernement sud-africain. Des mesures qui attirent évidemment des nationaux et même des expatriées en quête d’une meilleure qualité de vie.
La qualité de vie au plus bas niveau dans les métropoles occidentales ?
Les différentes initiatives dans ces deux villes d’Afrique du Sud ne sont pas inédites puisqu’elles sont déjà effectives à Londres et à Rome qui ont été pendant longtemps des références mondiales sur le tourisme et le développement urbain. Seulement, la qualité de vie y a considérablement baissé avec les successions de crises (covid-19, grèves sociales, guerre en Ukraine, etc.) qui ont porté un coup au pouvoir d’achat alimentaire et immobilier de milliers de Londoniens et de Romains.
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Cette récession économique freine par la même occasion la mise en œuvre des politiques locales innovantes dans les domaines de l’environnement et du climat. Pour illustration, une partie des habitants de la capitale anglaise s’oppose au paiement de la taxe sur les véhicules les plus polluants, au prétexte du coût de la vie devenu « trop élevé ». Le Cap et Pretoria profitent bien de ces situations pour améliorer leur développement urbain et occuper les meilleurs rangs dans les classements de Numbeo et d’autres plateformes de notation internationales.
Benoit-Ivan Wansi