British Petrolium (BP) investira dans l’hydrogène vert en Égypte. La compagnie pétrolière britannique vient de rejoindre un consortium d’entreprises formé récemment pour le développement de l’hydrogène vert. Il s’agit de l’énergéticien Masdar, d’Infinity Power et Hassan Allam Utilities. Dans le cadre de l’accord signé il y a quelques jours, BP agira en tant que principal développeur et opérateur du projet pour le compte du consortium.
Ces trois entreprises ont ainsi décidé de combiner leurs projets respectifs de production d’hydrogène vert en Égypte et exploreront également le potentiel d’un projet unique, à grande échelle et en plusieurs phases, pour le développement de l’hydrogène vert et de ses dérivés, destinés à l’exportation. Le consortium nouvellement formé a signé un accord-cadre avec le gouvernement égyptien pour commencer à réaliser une série d’études et d’activités afin d’évaluer la faisabilité technique et commerciale du projet.
L’apport de BP
« Nous nous félicitons de l’arrivée de BP dans le consortium, qui s’appuie sur les relations bien établies entre nos entreprises et soutient l’ambition de Masdar de stimuler le développement de l’hydrogène vert dans le monde entier », a expliqué Mohammad Abdelqader El Ramahi, responsable de l’hydrogène vert à Masdar. L’accord avec BP a été signé en présence de plusieurs membres du gouvernement égyptien à l’instar du Premier ministre Moustafa Madbouly, du ministre de l’Électricité et des Énergies renouvelables Mohamed Shaker, et de Hala El-Said, le ministre de la Planification et du Développement économique.
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En 2022, le consortium a obtenu l’aval du Caire pour mettre en œuvre un projet portant sur la construction d’installations dans la zone économique du canal de Suez afin de convertir 4 GW d’électricité propre en hydrogène via l’électrolyse de l’eau, un procédé qui consiste en la transformation de l’énergie électrique en énergie chimique.
Un premier projet en Égypte
Selon Masdar, le choix porté sur l’Égypte pour ses investissements dans l’hydrogène vert est surtout lié au potentiel du pays d’Afrique du Nord en matière d’énergies renouvelables, notamment solaire et éolienne. Dans la première phase de ce premier projet, Masdar, Infinity et Hassan Allam développeront une capacité de production de 100 000 tonnes d’e-méthanol par an. Ce combustible s’obtient en mélangeant le dioxyde de carbone (CO2) et l’hydrogène (H2).
Selon de nombreux experts, cette énergie nouvelle pourrait remplacer les énergies classiques, notamment l’essence et le diesel, et s’avère être particulièrement utile pour la décarbonation du transport maritime. Dans la zone économique du canal de Suez, le consortium étendra la capacité de leurs installations à l’horizon 2030, soit une production projetée de 480 000 tonnes d’hydrogène et « 2,3 millions de tonnes d’ammoniac vert pour l’exportation ainsi que pour les industries locales », explique Amr Allam, le co-directeur général de Hassan Allam Holding.
Jean Marie Takouleu