L’Égypte pourrait jouer un rôle de premier plan dans la décarbonation des engrais azotés au niveau mondial. Après avoir capté l’attention de grands groupes mondiaux sur l’hydrogène vert, le pays des pharaons accueille Yara Clean Ammonia. La filiale du géant norvégien des engrais Yara International vient de conclure un accord avec l’énergéticien Scatec qui développe un projet d’ammoniac décarboné avec ses partenaires locaux Egyptian Petrochemicals Holding Company (Echem) et Misr Fertilizers Production Company (Mopco).
Yara achètera l’ammoniac produit au port de Damiette dans le delta du Nil, à environ 200 kilomètres au nord-est du Caire. Scatec, Echem et Mopco viennent de lancer l’entreprise à finalité spécifique Damietta Green Ammonia Company (DGA) pour le développement de leur projet. Il porte sur la mise en place d’une capacité de production d’électricité renouvelable de 480 MW.
L’appui financier de la BEI
Un électrolyseur de 240 MW sera également construit pour transformer l’électricité en hydrogène vert, la matière première de l’ammoniac décarboné. DGA table ainsi sur une capacité de production de 150 000 tonnes d’ammoniac vert par an. L’accord d’achat signé avec Yara « est une nouvelle étape dans nos efforts de collaboration avec nos partenaires du secteur privé pour soutenir la mise en œuvre de la stratégie nationale égyptienne en matière d’hydrogène à faible teneur en carbone par le biais de projets spécifiques », s’est réjoui le ministre égyptien du Pétrole et des Ressources minérales.
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À en croire Tarek El Molla, « cette collaboration et ces partenariats contribueront à garantir les investissements dans l’hydrogène renouvelable, à réduire les risques liés à la mise en œuvre des projets et à faciliter la réalisation de la vision de l’Égypte, à savoir devenir un centre régional et mondial de l’hydrogène vert ». L’Égypte progresse dans l’atteinte de cet objectif en nouant des partenariats avec d’autres géants mondiaux de l’énergie à l’instar du saoudien Acwa Power, les français Voltalia et TotalEnergies ou encore le britannique Globeleq.
Pour sa part, le norvégien Scatec s’est déjà assuré le soutien de la Banque européenne d’investissement (BEI) avec qui il a déjà signé une lettre d’intention pour le financement à long terme de son projet d’hydrogène et d’ammoniac de Damiette. D’ailleurs, Gelsomina Vigliotti, la vice-présidente de la BEI estime que « l’accélération de la production d’hydrogène renouvelable en Égypte peut renforcer la compétitivité des entreprises et ouvrir des possibilités d’exportation d’hydrogène renouvelable ».
Jean Marie Takouleu