Dans son article 6, l’Accord de Paris invite les États signataires à coopérer pour limiter le réchauffement climatique « par l’achat et la vente de quotas d’émissions de gaz à effet de serre (GES) ». C’est ce que feront désormais la Norvège et le Maroc. Les deux royaumes ont signé un protocole d’accord y relatif en marge de la 28e Conférence des parties des Nations unies sur le climat (COP28) qui s’est refermée en décembre 2023 à Dubaï.
Ce système prévoit un échange entre des pays qui polluent trop et des pays qui polluent moins. Le choix du Maroc par la Norvège, gros producteur d’hydrocarbures, n’est pas anodin. En effet, le royaume chérifien veut réduire ses émissions de GES de 45,5 % d’ici à 2030, en augmentant de 52 % la part des énergies renouvelables d’ici à 2025.
La coopération bilatérale prévoit des négociations sur la vente et l’achat de quotas entre les deux parties avec l’accompagnement technique de l’Institut mondial pour la croissance verte (GGGI). Si Rabat vend ses quotas, elle obtient de nouvelles sources de financement pour ses projets climatiques. Tandis que ces quotas achetés par la Norvège serviront de gage à la neutralité carbone de ce pays européen dès 2030 tel que fixé par le parlement d’Oslo.
Lire aussi- Le Roi du Maroc, les présidents de la BAD et de l’UA prêchent la croissance durable
Ce n’est pas la première fois que le gouvernement norvégien collabore avec un État africain pour accélérer la transition écologique. Plutôt en 2019, la Norvège a conclu un accord avec le Gabon qui consistait à rémunérer ce pays d’Afrique centrale à hauteur de 150 millions de dollars sur 10 ans (10 dollars pour chaque tonne de carbone non émise) pour la protection de ses vastes étendues de forêt naturelles, soit 22 millions d’hectares.
Benoit-Ivan Wansi