C’est la toute première fois qu’un étranger notamment originaire des Pays-Bas est nommé chancelier de l’université de Nairobi. Patrick Verkooijen qui préside le Centre mondial pour l’adaptation (GCA) devra mettre son expérience dans le domaine du climat au profit de la politique académique et diplomatique du Kenya.
Le Kenya est prêt à tout oser pour avancer dans son développement durable y compris intégrer le capital humain d’autres pays. C’est ce que vient de faire le président William Ruto en nommant Patrick Verkooijen au poste de chancelier de l’université de Nairobi. Cet ingénieur environnemental est par ailleurs le président du Centre mondial pour l’adaptation (GCA) dont le siège se trouve à Rotterdam aux Pays-Bas. L’organisation qu’il a lui-même fondée en 2018 est devenue incontournable au fil des années dans les négociations climatiques sur la scène internationale.
Le gouvernement kenyan compte bien s’en servir à la fois pour faire rayonner l’image de sa principale institution universitaire et également peser sa voix dans les plus hautes instances de la planète. C’est donc un pari gagné puisque Patrick Verkooijen est passé par la Banque mondiale où il a coordonné la politique verte et organisé plusieurs Sommets axés sur la transition écologique.
Ce parcours est quasiment suffisant pour motiver la réussite de près de 100 000 étudiants inscrits à l’université de Nairobi dans les domaines de la diplomatie, des sciences agricoles et environnementales. Autant de sujets qui sont chers au nouveau chancelier à qui l’on doit également le Programme d’investissement forestier de 1,6 milliard de dollars. « Il s’agit du plus grand mécanisme de subvention aux peuples autochtones et aux communautés locales au monde», indique l’établissement qui depuis 1956 a formé plusieurs leaders africains. Parmi eux figurent la célèbre mannequin somalienne Iman Mohamed Abdulmajid et la Kenyane Chebet Lesan, une fabricante de charbon écologique primée en 2017 par le Commonwealth.
Au nom de la résilience climatique en Afrique
La nomination de Patrick Verkooijen fait honneur à l’académie américaine d’Harvard où il a étudié et enseigné mais également aux grands décideurs économiques à commencer par le président du groupe de la Banque africaine de développement (BAD). Dans son témoignage consulté par AFRIK 21, Akinwumi Adesina parle d’un homme qui « a travaillé sans relâche pour aider notre continent à s’adapter aux impacts croissants du changement climatique grâce à son formidable leadership ».
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L’arrivée de cet ingénieur âgé de 54 ans à la chancellerie de l’université de Nairobi intervient quelques temps seulement après l’annonce de l’alliance entre le GCA qu’il dirige et la société d’investissement Invesco basée à Atlanta aux États-Unis d’Amérique. Objectif, mobiliser plus de capitaux privés pour le financement de projets climatiques des pays du sud. Toutefois, on s’interroge si le Kenya qui envisage de réduire de 32% ses émissions de gaz à effet de serre (GES) sera prioritaire dans cette initiative pilotée par le néerlandais Patrick Verkooijen.
Benoit-Ivan Wansi