Cela faisait déjà plus de quinze ans que la Maison-Blanche n’avait pas reçu un dirigeant africain dans le cadre d’une visite d’État. Et c’est le Kenya, pays de soixante années de coopération bilatérale avec les États-Unis d’Amérique, qui a été choisi pour renouer avec cette tradition diplomatique. Durant son séjour du 20 au 25 mai à Washington D.C, le président William Ruto a réaffirmé sa volonté de servir de médiateur entre l’Afrique et l’Occident.
Un message plutôt bien accueilli par son homologue Joe Biden à l’heure où la double influence russe et chinoise avance sur le continent. Le président américain qui compte sur Nairobi (renfort policier) pour désamorcer l’escalade des gangs en cours à Haïti est également conscient des enjeux économiques auxquels le peuple kenyan fait face.
Le financement de la mobilité électrique à Nairobi
Ainsi, la Société de financement du développement international des États-Unis (DFC) a signé une série d’accords d’une valeur totale de 251 millions de dollars avec le Kenya lors de ce voyage présidentiel. Dans cette batterie de financements, 180 millions de dollars seront consacrés à l’habitat durable et 20 millions de dollars à la mobilité électrique.
Il s’agit de domaines prioritaires dans la stratégie de développement durable de ce pays d’Afrique de l’Est en proie à la pollution atmosphérique. Les 20 millions de dollars seront répartis sous forme de prêts à parts égales entre les start-up BasiGo pour le renforcement de sa flotte d’autobus électriques et Mogo Auto Kenya pour démocratiser les technologies financières dans le secteur de l’automobile.
L’appui à la construction de logements « abordables »
La plus grande partie du financement annoncé par la DFC lors de la visite d’État de William Ruto à Washington D.C ce sont les 180 millions de dollars destinés à l’habitat durable. L’enveloppe servira à « la construction et l’exploitation de nouveaux logements locatifs abordables ». Le projet est piloté par la société immobilière Acorn Holdings basée à Nairobi.
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C’est une réponse à la pénurie de logements qui touche actuellement jusqu’à 1,5 million de citadins kenyans (chiffres de l’ONG Habitat for Humanity) et plus particulièrement les étudiants. Au terme des travaux, ces derniers bénéficieront de 48 000 lits supplémentaires construits avec des matériaux locaux. Une initiative qui intervient quelques semaines seulement après la promulgation de la nouvelle loi sur le logement abordable au Kenya.
Benoit-Ivan Wansi