Incroyable, mais vrai ! Lors du 4e Forum sur l’investissement en Afrique organisé du 8 au 10 novembre 2023 à Marrakech par la Banque africaine de développement (BAD), la présidente de la Tanzanie a affirmé qu’elle avait dû autrefois « passer par Paris en France » pour pouvoir atterrir au Sénégal. Une anecdote qui révèle les problèmes de connectivité aérienne entre les pays africains, mais au-delà, le manque de synergie pour affronter ensemble les défis économiques et climatiques du continent, comme l’ont regretté bon nombre de hautes personnalités.
Le Forum sur l’investissement en Afrique (AIF) s’est refermé le 10 novembre à Marrakech au Maroc. Cette quatrième édition a connu la participation de hautes personnalités du continent notamment Mohammed VI le Roi du Maroc, Akinwumi Adesina, le président de la Banque africaine de développement et Azali Assoumani le président de l’Union des Comores, par ailleurs à la tête de l’Union africaine (UA). Tous ont convenu qu’il était temps de « libérer les chaînes de valeur de l’Afrique » au regard des multiples crises économiques et climatiques qui accentuent la vulnérabilité des 55 pays africains.
« Le continent fait face à des défis économiques complexes, exacerbés par des tensions géopolitiques qui dépassent nos frontières et s’ajoutent aux effets du changement climatique. Le recours à la dette comme source principale de financement des politiques nationales fragilisent également nos marges de manœuvre. Face à cette conjoncture et à l’ampleur des besoins de financement du développement, le rôle du secteur privé devient de plus en plus important pour soutenir l’action publique à travers des investissements durables et nécessaires», a expliqué Mohammed VI, en particulier aux institutions financières régionales et internationales.
L’Afrique se réveille
Le monarque marocain n’a pas manqué de relever quelques avancées notoires au Maroc notamment les « 4,1 GW de puissance d’énergies renouvelables installée », à travers le royaume chérifien. Une diversification du mix électrique saluée par le panafricain Akinwumi Adesina. Selon le président de la BAD, la transition énergétique est la clé pour contrer le retard de croissance. Il a par exemple laissé entendre que la taille de la chaîne de valeur des véhicules électriques allait passer de 7 000 milliards de dollars actuellement à 57 000 milliards de dollars d’ici à 2050.
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Ce marché ne devrait pas échapper à l’Afrique car « le continent représente la plus grande source de métaux verts pour cette industrie notamment le platine (70%), le cobalt (52%), le manganèse (46%)…. ». C’est donc un vibrant appel qui est lancé ainsi aux investisseurs quelques années avant la grande explosion démographique (2,5 milliards d’Africains en 2050, selon les Nations unies). Pour sa part, le président comorien a mis l’accent lors des assises de l’AIF2023 sur la libre circulation interrégionale et l’économie circulaire alors que « les exportations de produits manufacturés africains ne représentent que 1 % des exportations mondiales » a-t-il regretté.
Benoit-Ivan Wansi