Le Sommet de l’économie verte en Afrique (AGES) revient au Cap, en Afrique du Sud, du 21 au 23 février. Il s’agit du seul événement de ce type à mettre en relation les investisseurs, les gouvernements et les responsables de projets d’impact, afin de catalyser une transition juste et durable sur le continent. AGES, c’est donc trois jours de débats, de négociations de partenariats et d’exploration au sein de la nation arc-en-ciel.
Face aux conséquences énergétiques de la guerre en Ukraine et aux nombreuses catastrophes naturelles (cyclones, inondations et sécheresses prolongées) qui mettent à mal les moyens de subsistance de nombreuses populations, plusieurs pays africains broient du noir. C’est dans ce contexte que l’un des événements phares du continent propose une réponse « verte » à l’inflation qui progresse un peu partout (60,6% au Zimbabwe, 26,1% en Sierra Leone, chiffres de la Banque africaine de développement).
Le Sommet de l’économie verte en Afrique (AGES) se tient du 21 au 23 février au Cap, en Afrique du Sud, une ville réputée pour le dynamisme de ses 4,6 millions d’habitants. Pendant trois jours, des élus locaux, des décideurs politiques, des start-ups, des entreprises et un grand nombre d’investisseurs (Agence Française de Développement, Nedbank CIB, Banque mondiale, etc.) de toute l’Afrique et d’ailleurs discuteront du thème de la « mobilisation des investissements pour la croissance verte ».
La transition énergétique
L’objectif est d’évaluer les progrès réalisés dans les domaines de l’électromobilité et de la décarbonisation industrielle, qui constituent la base de la transition énergétique prônée par l’Accord de Paris. À cet égard, le maire exécutif du Cap, Geordin Hill-Lewis, mettra l’accent sur « la transformation urbaine à travers le prisme de nouveaux partenariats » pour exploiter le potentiel des énergies solaire, éolienne et hydroélectrique, ainsi que de l’hydrogène vert, qui attire tous les regards actuellement.
Ainsi, près de 30 jeunes entreprises présenteront leurs idées et solutions écologiques et respectueuses du climat à des investisseurs enthousiastes. Ces initiatives ont attiré des start-up telles que BasiGo, qui sera représentée par son cofondateur Jonathan Green. En réponse à la pollution des transports accentuée par le diesel, le lauréat 2022 du prix Keeling Curve pour la transition écologique assemble des bus entièrement électriques à Nairobi, au Kenya. Un secteur très prometteur, dans la mesure où la chaîne de valeur des batteries électriques devrait représenter jusqu’à 5,3 milliards de dollars si l’Afrique exploite ses réserves naturelles (cobalt en République démocratique du Congo, lithium au Maroc), indispensables aux géants de l’automobile qui se convertissent déjà au « tout électrique ».
Financement climatique, progrès technologique et marché du carbone
Le déficit annuel du financement climatique, estimé à 213,4 milliards de dollars, sera également abordé, ainsi que le progrès technologique, essentiel au développement durable, alors que les prévisions démographiques des Nations unies prévoient une population de 2,5 milliards d’habitants en Afrique d’ici à 2050, et donc une augmentation de la demande de services de base (éducation, assainissement, etc.). De plus, la ville hôte a été classée comme la plus « intelligente » du continent par le magazine américain Forbes.
Pour répondre à toutes ces questions, le groupe Vuka, qui organise l’AGES et de nombreuses autres rencontres internationales depuis 20 ans, a soigneusement sélectionné quelque 70 panélistes de haut niveau. Parmi eux Catiana Garcia-Kilroy, spécialiste de la finance au sein du groupe de la Banque mondiale, animera un panel sur les marchés des crédits carbone, qui sont essentiels à la transition vers une économie verte en Afrique.
L’expertise de Mallé Fofana, la directrice Afrique de l’Institut mondial pour la croissance verte (GGGI) est également attendue. En effet, le GGGI, partenaire clé de l’AGES, coorganise sur place une table ronde avec l’Union africaine (UA) sur le thème : Intensifier les investissements verts pour lutter contre le changement climatique. Objectif, « offrir aux États membres de l’UA et aux parties prenantes de haut niveau l’opportunité d’explorer les potentiels des investissements verts et des instruments de financement pour la résilience climatique sur le continent », indique l’institution dont la voix compte dans les négociations climatiques à l’échelle mondiale.
L’économie circulaire discutée en présence de partenaires internationaux
Le stress hydrique, qui assèche les récoltes et compromet l’approvisionnement en eau potable de 220 millions d’Africains, sera également abordé lors du sommet, de même que l’économie circulaire. Et ce, alors que 90% des 174 millions de tonnes de déchets produits annuellement sur le continent (chiffres ONU-Habitat) finissent dans des décharges sauvages.
Face à tous ces défis majeurs, il n’est pas étonnant que cette ambitieuse et deuxième édition de l’AGES ait pour partenaires le gestionnaire d’actifs Sanlam Investments, la Commission de l’Union africaine (UA), qui a adopté un vaste programme de relance verte, et l’Agence américaine pour le développement international (USAID), l’un des principaux financeurs de la transition écologique au sud du Sahara, pour n’en citer que quelques-uns.
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Benoit-Ivan Wansi