Le Soudan du Sud enregistre la plus grande migration de mammifères au monde

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Le Soudan du Sud enregistre la plus grande migration de mammifères au monde © African Parks

Les résultats d’une enquête réalisée récemment montrent que le Soudan du Sud abrite la plus grande migration de mammifères au monde. Un exploit pour la conservation de la biodiversité, au moment où la faune et la flore sont menacées par les activités humaines un peu partout en Afrique.

C’est un record mondial salué par le président Salva Kiir Mayardit. Le Soudan du Sud abrite la plus grande migration de mammifères terrestres sur Terre, soit 6 millions d’individus. C’est le résultat de la première étude aérienne complète du paysage de Boma Badingilo Jonglei (BBJL) menée dans le cadre d’un partenariat entre le ministère sud-soudanais de la Conservation de la faune et du Tourisme et l’organisation de conservation African Parks, avec le soutien de The Wilderness Project.

L’étude a été menée sur un bloc contigu de 122 774 km2, englobant l’ensemble de l’aire de répartition connue des quatre principales espèces d’antilopes migratrices dans le cadre de la Grande migration du Nil. Il s’agit du cobe à oreilles blanches, de la gazelle de Mongalla et du tiang qui migrent dans l’écosystème de Boma Badingilo Jonglei, mais aussi vers le parc national de Gambella en Éthiopie.

La volonté politique

« Nos prairies et nos sites protégés constituent un refuge pour certaines des plus grandes populations d’antilopes de la planète. C’est avec une grande fierté que j’annonce aujourd’hui les résultats de ce recensement à la nation et à la communauté internationale. Il nous a permis d’atteindre la première place (au niveau mondial) », se réjouit le chef de l’État sud-soudanais Salva Kiir.

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Les parcs nationaux de Badingilo et de Boma qui font désormais la fierté du Soudan du Sud, s’étendent sur près de 3 millions d’hectares et font partie intégrante d’un écosystème plus vaste de 20 millions d’hectares qui s’étend à travers le corridor de Jonglei et jusqu’au Nil blanc. Outre les antilopes, les girafes de Nubie (une sous-espèce de girafe du Nord), en danger critique d’extinction, de lions du Nord et de guépards d’Afrique du Nord-Est vivent également dans cet écosystème.

Des espèces toujours en danger

La stabilité dans la conservation de cette importante population faunique intervient après des décennies d’instabilité et de conflits ethniques qui ont gravement affecté la vie des populations locales dans et autour de Badingilo et Boma. Si la population d’animaux migrateurs connait la croissance, la situation n’est pas du tout la même pour certains grands mammifères. D’ailleurs, « une comparaison avec les études menées dans les années 1980 montre que la plupart des espèces sédentaires qui ne présentent pas de schéma migratoire, notamment l’éléphant, le phacochère, le guépard, l’hippopotame et le buffle, ont connu un déclin important », regrette African Parks.

La prise en compte des communautés locales

Quoiqu’il en soit, le président Salva Kiir s’engage « à transformer le secteur de la faune sauvage en une industrie touristique durable. Pour ce faire, j’appelle les forces de sécurité, en particulier le ministère de la Faune et ses partenaires, à donner la priorité à la formation et à l’équipement des gardes forestiers pour lutter contre le braconnage et le trafic de produits illégaux de la faune dans les zones protégées ».

Cette protection de la biodiversité devrait se faire en prenant en compte les communautés qui vivent au sein du paysage de Boma Badingilo Jonglei. Parmi ces groupes ethniques figurent les Dinka, les Murle, les Anyuak, les Jie, les Toposa, les Nyangatom, les Nuer, les Mudari, les Bari, les Lokyoya, les Madi, les Lolubo, les Ari, les Lopit, les Latuka, les Boya et les Didinga.

Jean Marie Takouleu

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