Non à la pollution atmosphérique. C’est le slogan qui sera brandi au cours des six prochains mois dans les rues d’Addis-Abeba, Gondar et Mekele pour redonner à ces cités leur attractivité d’antan. Avec 19,2 gigatonnes de CO2 générées en 2021 (c’est bien plus que les taux du Botswana et du Bénin réunis), l’Éthiopie est classée 95e sur 184 pays en matière de qualité de l’air.
Cela s’explique en grande partie par les activités industrielles telles que le traitement des métaux et la combustion des énergies fossiles dans les grandes villes de ce pays d’Afrique de l’Est. Et la croissance démographique-122 millions d’habitants en 2023 contre 102 millions en 2015, n’arrange pas la situation. D’où la campagne de lutte contre la pollution atmosphérique lancée récemment avec pour cible 30 millions de citadins soit un quart de la population éthiopienne.
L’initiative vise à rendre compte des mesures environnementales en vigueur et à sensibiliser aux bonnes pratiques écologiques (tri sélectif des ordures ménagères, éviter les produits toxiques, etc.) susceptibles d’améliorer le cadre de vie en zone urbaine. Ce sera grâce à l’appui annoncé du système des Nations unies et d’autres représentations diplomatiques.
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Toutefois, on attend de voir quelle sera l’implication des grandes entreprises et multinationales implantées en Éthiopie (la compagnie aérienne nationale Ethiopian Airlines, le brasseur Castel, le géant de l’agroalimentaire Nestlé, etc.) dont la production des déchets impacte la qualité de l’air. En tout cas ce n’est pas sûr qu’elles aient d’autres choix que de renforcer leurs démarches écoresponsables (recyclage, approvisionnements sobres) puisque le vice-premier ministre Temesgen Tiruneh est clair : « la protection de l’environnement contre la pollution ne doit pas être considérée comme un luxe, mais comme une question de survie ».
Benoit-Ivan Wansi