Le Libéria est l’un des derniers bastions des chimpanzés de l’ouest. Le pays d’Afrique de l’ouest abrite la deuxième plus grande population de chimpanzés occidentaux, estimée à 7 000 individus selon de récentes études. Pour préserver cette espèce dont la population mondiale a diminué de plus de 80 % depuis 1990, une équipe de chercheurs américains s’est rendue au Libéria. À l’aide d’enquêtes sur la faune et de cartes détaillées des écosystèmes du Libéria récemment développées par Conservation International et l’Agence spatiale américaine (NASA) , les chercheurs ont déterminé les zones dans lesquelles les chimpanzés sont les plus susceptibles de vivre et ont identifié les conditions nécessaires à leur épanouissement.
L’étude a révélé que le facteur le plus important pour protéger les chimpanzés de l’ouest est simplement de leur donner de l’espace. C’est-à-dire en veillant à ce que leurs habitats soient entourés d’un rayon de 1 à 3 kilomètres de forêt intacte. Par ailleurs, les chercheurs ont découvert qu’en plus des forêts vierges, les chimpanzés de l’ouest préfèrent les zones accidentées, notamment les territoires situés en altitude. Pour Miroslav Honzak, scientifique de Conservation International et co-auteur de l’étude, il est claire que les forêts sont cruciales pour fournir un habitat aux chimpanzés, ainsi que de la nourriture, de l’eau douce et des emplois pour les communautés locales du Libéria.
Le Libéria veut conserver 30% de ses forêts restantes
L’étude menée sur les chimpanzés au Libéria intervient dans le cadre du partenariat entre l’Arizona State University (ASU) et Conservation International, lancé en 2018 pour engager activement les enseignants de l’ASU dans la recherche et l’éducation collaborative sur la conservation à travers le monde. La mission au Libéria a été financée en partie par une subvention de la National Science Foundation (NSF) basée au Etats unis.
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L’étude d’une espèce telle que le chimpanzé de l’Ouest, qui a récemment été reclassé comme « en danger critique d’extinction » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), aidera le Libéria dans prise de décisions nationales relatives à la conservation de sa biodiversité. Pays signataire en 2012 de la déclaration de Gaborone pour la durabilité en Afrique, le Libéria s’est engagé à conserver 30 % de ses forêts restantes (environ 1,5 million d’hectares) et à soutenir les projets de conservation en cours sur son territoire. A travers cet objectif, le pays pourrait établir des réseaux de zones forestières protégées, des corridors de conservation reliant les habitats de chimpanzés.
Boris Ngounou