L’urbanisation menace les zones humides du Libéria. Dans les zones humides de Kaptawee au centre du pays, des maisons construites illégalement constituent une menace pour diverses espèces de plantes et d’animaux sauvages qui habitent le site Ramsar. Pour protéger ce site, l'Agence de protection de l'environnement du Libéria (EPA) rasera toutes les constructions illégales qui y ont été érigées.
Les opérations de déguerpissement ne devraient plus tarder à Kaptawee, dans le compté de Bong, au centre du Libéria. Présents dans cette localité le 2 février 2022 à l’occasion de la célébration de la journée mondiale des zones humides, les responsables de l’Agence de protection de l’environnement du Libéria (EPA) ont annoncé des plans de démolition des maisons érigées autour des zones humides de Kpatawee, sans son autorisation.
« Il est important que les Libériens conservent et utilisent judicieusement les zones humides, car notre pays est membre signataire de la Convention de Ramsar sur les zones humides. Ainsi, toutes les structures érigées dans les zones humides de Kaptawee sans l’autorisation de l’EPA seront démolies » déclare Wilson K. Tarpeh, le directeur exécutif de l’EPA.
Les cascades de Kpatawee
Suite à de nombreuses plaintes dénonçant la coupe illégale du bois, le braconnage et l’occupation illégale des parcelles dans les zones humides de Kaptawee, l’EPA y a effectué une étude d’évaluation de la situation. L’une des conclusions du rapport a indiqué que la cascade de Kpatawee, principale attraction touristique du milieu, continue de se dégrader, entraînant un déclin progressif de son intégrité écologique, en particulier de son importance dans le bassin versant qui lui a donné naissance.
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Outre la démolition des maisons construites illégalement dans cette zone, qui compte parmi les cinq sites Ramsar du Libéria, l’EPA a noué un partenariat avec Jalk Enterprise. Cette société de conservation de la nature travaillera en collaboration avec les populations locales pour protéger la cascade de Kpatawee, à travers une série d’activités telles que la sensibilisation, l’aide au maintien de la canopée forestière, la promotion de l’écotourisme, etc.
Présent à Glasgow, au Royaume-Uni lors de la COP26, le président libérien George Weah a présenté les forêts et les zones humides du Liberia comme le « troisième poumon » du monde. Les zones humides servent d’infrastructure naturelle majeure pour la séquestration du carbone et de lieux de reproduction pour les poissons et de filtration naturelle pour les eaux souterraines. Elles contribuent également à prévenir les inondations et l’érosion côtière, car constituant une éponge géante qui absorbe l’eau.
Boris Ngounou