Former des femmes pour éclairer la nation. Telle est la mission que s’est assigné le gouvernement libérien en implantant un centre de formation aux énergies renouvelables dédié aux femmes, à Grand Bassa, un comté situé au centre-ouest du Libéria. La ministre libérienne du genre, des enfants et de la protection sociale, Williametta Saydee-Tarr, a annoncé officiellement la décision de construire ce centre, au cours d’une manifestation parallèle de la Commission de la condition de la femme (CSW sur le « Droit de l’énergie » en Afrique), à laquelle elle prenait part en France.
Chaque année, le Libéria formera 20 expertes en énergie solaire, sélectionnées en milieu rural, dans ce centre construit en partenariat avec le Barefoot College of India. Le Libéria espère ainsi relever le faible taux de représentation des femmes dans le secteur énergétique. D’ailleurs, avant l’annonce officielle du centre, le gouvernement, par l’intermédiaire du Barefoot College of India, a sélectionné onze grands-mères issues des zones rurales, pour les former à l’installation et à la maintenance de systèmes d’énergie solaire, en Inde.
Selon la Banque mondiale, 80 % de la population libérienne n’a pas accès à l’électricité. En zone rurale, ce taux est de 5 %. Le pays nourrit tout de même des ambitions fortes pour changer la donne et atteindre 35 % de taux global d’accès à l’électricité en 2030. Pour atteindre cet objectif, le pays a déjà investi 262 millions de dollars dans la première phase du plan directeur de l’énergie rurale (2015 – 2020).
À Madagascar où le Barefoot Collège of India a réalisé un projet similaire, le centre a outillé les femmes en techniques d’installation et de maintenance des systèmes solaires privé, installés dans leurs communautés respectives.
Luchelle Feukeng