Au moins quatre unités compactes de traitement des eaux usées ont été inaugurées le mercredi 24 mai 2023 dans le district de Tripoli. Les nouvelles installations devraient améliorer l’assainissement liquide dans la commune de Garabulli.
Le niveau de pollution par les eaux usées devrait baisser dans la commune de Garabulli en Libye. Cela est désormais possible grâce à de nouvelles installations d’assainissement inaugurées le mercredi 24 mai 2023 par le ministre libyen des Collectivités locales, Bader Al-Deen Al-Tomi. C’était en présence des représentants de l’Union européenne (UE) et du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). Il s’agit de quatre unités compactes d’une capacité totale de 2 000 m3 par jour, , fournies par l’entreprise indienne Ewalt Technologies. Selon le Pnud, les nouvelles installations devraient bénéficier à 67 000 personnes, dont 5 880 migrants.
La mise en service de ces unités de traitement des eaux usées « s’inscrit dans la continuité de l’approche du ministère des Collectivités locales visant à soutenir les municipalités et à leur transférer des compétences, ainsi que du soutien international direct apporté par le biais d’un partenariat avec l’UE et le Pnud pour atteindre cet objectif. Ces deux organisations ont également contribué à la réalisation de l’objectif d’amélioration des services de base. Ce transfert de compétences contribue à la stabilité locale et au développement durable », a déclaré le ministre Bader Al-Deen Al-Tomi, lors de la cérémonie d’inauguration de nouvelles stations d’épuration à Garabulli.
La réduction de la pollution
La mise en place de ces nouvelles infrastructures vise à réduire le niveau de pollution par les eaux usées dans cette commune du district de Tripoli. Ces effluents contaminent la nappe phréatique et les sols. Les nouvelles stations sont mises en place dans le cadre du programme « Baladiyati », « Ma municipalité » en français. Il s’agit d’une initiative de l’UE financée via le Fonds fiduciaire d’urgence de l’UE pour l’Afrique (EUFT), et qui soutient directement les municipalités « les plus vulnérables » de Libye.
Lire aussi- LIBYE : une station d’épuration pour réduire la pollution près du NHC de Tajoura
Objectif, améliorer l’accès des populations à des services de base tels que la santé, l’éducation, l’eau, l’hygiène et l’assainissement (Wash). Concernant le secteur Wash, Mostafa Omar, le porte-parole du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) pour la Libye, a estimé en juillet 2019 que près de 4 millions de personnes sur les 7 millions que compte la Libye n’auraient pas accès à de l’eau potable en cas de rupture de la grande rivière artificielle qui fournit 95 % de l’eau consommée dans ce pays d’Afrique du Nord. Un tel scénario occasionnerait la propagation de maladies d’origine hydrique telles que le choléra, l’hépatite A et la diarrhée.
Pour mémoire, la rivière artificielle est le fruit d’un projet pharaonique engagé par l’ancien président libyen Mouammar Kadhafi. Aujourd’hui à l’arrêt, ce projet était considéré comme le plus important en matière d’approvisionnement en eau dans le monde. L’objectif des autorités libyennes était d’exploiter l’acquière du Sahara. Cette nappe est formée de quatre grands bassins d’eau douce piégée sous le désert du Sahara depuis 38 000, 14 000 et 7000 ans, et découverte dans le cadre d’une exploration pétrolière en 1953. Mouammar Kadhafi avait alors entrepris d’exploiter cette immense réserve d’eau douce estimée à plus de 30 000 km3 dès les années 70, avec des travaux en plusieurs phases. Les conduites d’eau mises en place sous son régime sont vandalisées, dans un contexte d’instabilité politique. Cette situation fait craindre des pénuries d’eau dans ce pays au climat aride et désertique.
Jean Marie Takouleu