Le ministère libyen des Ressources en eau prépare la révision de la stratégie de l’eau du pays d’Afrique du Nord, alors que le changement climatique aggrave les pénuries d’eau. Elle devrait entrer en vigueur en 2025.
Dans exactement un an, la Libye devrait implémenter de nouvelles mesures en matière de gestion des ressources en eau. Le 23 janvier 2024, le ministère libyen des Ressources en eau a dévoilé son intention de réviser sa stratégie de l’eau, à travers le « Projet de renforcement du cadre réglementaire, législatif et stratégique de l’eau ». L’initiative sera mise en œuvre grâce à un financement de la Banque africaine de développement (FAD) et du Fonds africain de développement (FAD), en tant qu’administrateur du Fonds fiduciaire MIC-TAF). « Ce projet vise à évaluer et à améliorer le cadre réglementaire, juridique, institutionnel et stratégique du secteur de l’eau qui renforcera le contrôle et la gestion durable des ressources en eau qui diminuent, en particulier les ressources en eau souterraines », indique la BAD.
En effet, dans ce pays d’environ 6,9 millions d’habitants, dominé par la chaleur et l’aridité du Sahara, mais modéré le long du littoral par la mer Méditerranée, le changement climatique a décuplé les phénomènes climatiques. Dans le nord de la Libye, les tempêtes cycloniques et les pluies se sont accentuées, et à l’ouest notamment, on assiste à des sécheresses inédites qui assèchent les ressources en eau de surface. Les habitants n’ont alors nul autre choix que de se tourner vers les ressources d’eau souterraines, aujourd’hui surexploitées.
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Ainsi, la stratégie de l’eau révisée, permettra de « minimiser le déficit du budget de l’eau en Libye, élever le niveau de performance institutionnelle, répondre aux défis du changement climatique, gérer et réduire les impacts du développement sur l’environnement, maintenir et améliorer la biodiversité et l’écosystème, gérer et réduire les pertes d’eau, résoudre les problèmes d’allocation d’eau à long terme, et de contribuer à une croissance économique durable », révèle la BAD. Ceci, dans un contexte où l’instabilité politique rend plus difficile la lutte contre le changement climatique.
Une stratégie qui sera appliquée jusqu’en 2050
Actuellement, le projet est à la phase d’évaluation des risques et impacts environnementaux, conformément aux exigences de la législation nationale et aux exigences du Système de sauvegarde intégré (SSI) de l’institution financière panafricaine. Elle sera mise en œuvre par un cabinet de conseil. « Nous invitons les sociétés de conseil éligibles à manifester leur intérêt pour la fourniture de services d’assistance pour l’évaluation du secteur de l’eau (y compris les recommandations), l’évaluation du système environnemental et social, l’élaboration de la formation, l’information et la préparation de la nouvelle stratégie de l’eau au plus tard le 12 février 2024 », indique le ministère libyen des Ressources en eau.
Le rapport du cabinet de conseil sera approuvé par l’agence exécutive du projet, le ministère des Ressources en eau, puis soumis à la BAD pour examen et approbation, avant d’être rendu public.
Inès Magoum