Avec le soutien des autorités libyennes responsables de l’environnement, la branche méditerranéenne de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et le Fonds mondial pour la nature (WWF) travaillent à l’extension des aires marines protégées (AMP) en Libye. Ces acteurs sont regroupés autour d’un projet lancé récemment dans la capitale libyenne Tripoli.
Le projet lancé récemment par le ministère libyen de l’Environnement, la branche nord-africaine du Fonds mondial pour la nature (WWF), l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) vise le développement d’un réseau d’aires marines protégées (AMP) en Libye. Baptisée « Soutenir la gestion et l’expansion des aires marines protégées en Libye », cette initiative vise la protection de la biodiversité marine en développant une structure de gouvernance nationale, ainsi que de nouvelles unités de gestion sur site, des plans de gestion durable et des programmes de surveillance.
Depuis 1993, la Libye compte au moins cinq AMP, notamment El Kouf, Ain Gazala, Farwa, El Burdi, Ain-Ziyana. Protégés de la pêche intensive, ces espaces naturels regorgent une importante biodiversité marine. Selon le ministre libyen de l’Environnement Ibrahim Al-Arabie Mounir, le projet lancé récemment représente une étape clé pour établir un cadre légal pour les AMP et pour développer des plans de gestion pour les sites d’El Kouf, Farwa et Ain Al Ghazala.
Vers la désignation de 30 nouvelles AMP
Le projet associe des organisations de la société civile, des institutions de recherche et des autorités locales en vue de la création de nouvelles zones protégées. Le ministère libyen de l’Environnement veut créer 30 AMP composées de zones humides, de sites marins et côtiers ainsi que des réserves de biosphère. Dans le cadre de la démarche des autorités, la norme de la liste verte de l’UICN pour les aires protégées et conservées constituera le cadre de base pour le développement des structures de gouvernance et de gestion des AMP désignées sur les côtes libyennes de la méditerranée.
Lire aussi- AFRIQUE : l’AFD soutient la préservation des aires marines protégées en Méditerranée
Lors de la cérémonie de lancement du projet, un appel à « une action urgente concernant certains sites candidats » a été lancé par plusieurs organisations de la société civile. Un appel suivi par les autorités libyennes qui ont approuvé dans la foulée deux plans nationaux sur les espèces exotiques et la protection des tortues de mer.
La contribution de l’UICN
Le Centre de coopération pour la Méditerranée de l’UICN dirigera les travaux d’enregistrement des sites marins et côtiers d’intérêt majeur pour la conservation, en s’appuyant sur les connaissances de plusieurs sources, notamment la publication de 2012 intitulée « Vers un réseau représentatif d’aires marines protégées en Libye ».
En outre, l’UICN coordonnera les efforts de suivi, tout en travaillant avec le WWF Afrique du Nord pour développer une plateforme participative visant à impliquer les organisations de la société civile, en mettant particulièrement l’accent sur les parties prenantes de genre. Cette initiative est soutenue par le Plan d’action pour la Méditerranée relevant du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE/PAM) et financé par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) dans le cadre du Programme pour la mer Méditerranée (MedProgramme) dédié au renforcement de la sécurité environnementale dans cette mer intercontinentale.
Jean Marie Takouleu
