Le Gouvernement américain, à travers l’Usaid (l’Agence des États-Unis pour le développement international), a lancé deux nouveaux projets environnementaux visant à promouvoir le développement communautaire durable le long des côtes malgaches et des espaces maritimes. Ces deux projets disposeront d’un budget s’élevant au total à 45 millions de dollars sur une période de cinq ans.
Les projets seront réalisés par la WCS ou Wildlife conservation society, qui est une organisation non gouvernementale américaine dont l’objectif est la préservation de la nature dans le monde et particulièrement en Afrique. Elle entend notamment œuvrer en faveur de l’exploitation durable des ressources marines et côtières. Il s’agit à la fois de réglementer efficacement la pêche et d’instaurer une exploitation rationnelle des ressources et, parallèlement, d’investir dans les vastes zones marines protégées, afin de développer le tourisme durable à Madagascar. Notamment dans la localité de Nosy Be (une île située au large de la côte nord-ouest de Madagascar), qui accueille d’ores et déjà des touristes du pays.
« Nous savons que le tourisme est un formidable accélérateur économique qui stimule les entreprises dans de multiples secteurs ainsi que les institutions culturelles. Et bien sûr, cela engendre des emplois pour les jeunes, ramène des devises étrangères et produit des recettes fiscales pour le gouvernement » a déclaré Stuart Wilson, chargé d’affaires de l’ambassade des États-Unis à Madagascar, le 7 août 2018 à Nosy Be au cours d’un atelier de formation des techniciens de différents ministères et autres entités gouvernementales. Ces derniers ont été formés à la planification des espaces maritimes régionaux liés aux aires marines protégées. Deux experts internationaux les ont initiés à l’élaboration des plans spatiaux marins détaillés en tenant compte des données économiques, climatiques, et d’autres activités, y compris la pêche, le transport…
Madagascar, une biodiversité unique
Les projets de conservation financés par le gouvernement américain à Madagascar aideront le pays à préserver son patrimoine naturel et sa biodiversité unique. Madagascar est considéré comme une priorité mondiale en termes de conservation de la biodiversité. L’île abrite cinq familles de plantes, comprenant environ 14 000 espèces végétales, dont près de 90 % sont endémiques. La diversité des primates est exceptionnelle avec 101 espèces et sous espèces, toutes endémiques. Les cinq familles d’oiseaux endémiques représentent 51 % de la diversité faunistique. Sur les 370 espèces de reptiles, 90 % n’existent nulle part ailleurs. Les amphibiens représentent un patrimoine unique pour le pays puisque sur les 278 espèces quasiment 100 % ne vivent que sur cette île. Cet écosystème très riche en taxons est très résistant et détient une capacité d’adaptation aux stress externes plus importante que les territoires où le nombre d’espèces est plus limité.
Boris Ngounou