La Banque mondiale promet d’accorder un prêt au gouvernement malgache pour le financement du Projet d’amélioration de l’accès à l’eau potable (PAAEP) à Madagascar. Un accord relatif à l’octroi de ce financement a été signé récemment à Tananarive, en présence du chef de l’État Andry Rajoelina. Le PAAEP pour lequel la Banque mondiale s’engage à verser 220 millions de dollars vise à renforcer l’approvisionnement en eau potable dans la capitale malgache, mais aussi dans les villes d’Antsiranana, Mahajanga, Fianarantsoa, Manakara et Antsirabe.
Dans la capitale Tananarive, le projet validé en Conseil des ministres en avril 2022 vise à augmenter la capacité de production d’eau potable de 20 %, soit 40 800 m3 par jour, à travers la construction de nouvelles installations de traitement. Le PAAEP permettra aussi le renforcement du réseau d’eau de l’entreprise publique Jiro Sy Rano Malagasy (Jirama).
Un tremplin pour la reconstruction des infrastructures d’eau potable
« Madagascar fait face à une crise de l’eau et d’assainissement étant donné son extrême vulnérabilité aux impacts du changement climatique et aux chocs météorologiques, comme en témoignent les récents cyclones », rappelle Marie-Chantal Uwanyiligira, la responsable des opérations de la Banque mondiale pour Madagascar.
Lire aussi- MADAGASCAR : la Banque mondiale accorde 40 M$ pour le développement de l’irrigation
Le gouvernement malgache veut s’appuyer sur le PAAEP pour la reconstruction des infrastructures affectées par les catastrophes climatiques qui ont touché Madagascar ces derniers mois. En février 2022, la grande île a été frappée par le cyclone Batisrai qui a touché terre à Mananjary, avec des vents de 165 km/h et des rafales à 235 km/h, provoquant le déplacement de 61 000 personnes, 112 000 sinistrés et au moins 92 morts.
L’impact du projet d’eau à Tana
Ces catastrophes à répétition mettent à rude épreuve les systèmes d’approvisionnement en eau potable dans les grandes villes comme Tananarive qui peinent déjà à répondre aux besoins de leurs populations. D’ailleurs, faute de canalisations, la Jirama approvisionne certaines zones du Grand Tananarive via des camions citernes. C’est dire l’importance du PAAEP qui devrait permettre également le renforcement des capacités opérationnelles de la Jirama. Selon le gouvernement malgache, le projet devrait garantir l’approvisionnement en eau potable de 1,8 million de personnes dont 1,2 million à Tananarive et 600 000 dans les autres villes.
Jean Marie Takouleu