Avec ses 129 aires protégées, Madagascar affiche fièrement l’un des plus beaux patrimoines naturels d’Afrique de l’Est. Seulement, la grande île perd environ 50 000 hectares terres par an suite aux incendies pour la plupart causés par des pyromanes selon le gouvernement malgache. Au début du mois d’octobre 2022, des feux de forêt ont dévasté une grande partie d’acacias (agarista et erica) et d’autres espèces de plantes rares notamment l’aponogetonaceae et le corrigiola madagascariensis, dans la réserve naturelle d’Ankaratra.
Le site situé à 50 kilomètres au sud-ouest de la capitale Antananarivo abrite pourtant le Tsiafajavona, le troisième plus haut massif de Madagascar, culminant à 2 643 mètres d’altitude. Depuis sa création en 1922, la réserve d’Ankaratra est également un lieu de parade pour 14 espèces d’amphibiens, 11 espèces de reptiles et 69 espèces d’oiseaux. Entre inondations et sècheresse, les aléas climatiques couplés à l’agriculture sur brûlis ont vite fait d’ébranler le potentiel faunique et floristique de cette aire protégée couvrant une superficie de 8 000 hectares.
L’urgence de la reforestation
À l’instar d’Ankaratra, plusieurs parcs nationaux malgaches ont connu des épisodes d’incendies au cours de ces dernières semaines. C’est le cas notamment du parc national de Zombitse Vohibasia dans le sud-ouest, la réserve de la baie de Baly à Soalala et celle de Marohogo dans la région de Boeny où environ 100 hectares de terres sont partis en fumée.
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Face à cette situation, le gouvernement malgache a créé récemment une cellule de crise interministérielle dont la mission est de « coordonner toutes les actions d’urgence pour maitriser et prévenir les feux de forêt ». L’équipe est formée du secrétariat d’État en charge de la Gendarmerie nationale, du Bureau national de gestion des risques et catastrophes, ainsi que des ministères de la Défense nationale, de l’Agriculture et l’Élevage, entre autres.
Benoit-Ivan Wansi