Alors qu’elle perd environ 50 000 hectares de terre par an suite aux incendies et aux aléas climatiques, Madagascar lance une campagne nationale de reboisement qui permettra d’enrayer la déforestation massive notamment dans la commune septentrionale d’Ilaka où l’initiative a déjà permis la plantation de 120 000 arbres.
En 2023, Madagascar effectue une campagne nationale de reboisement pour restaurer ses terres dégradées et notamment ses forêts ravagées par les incendies et l’action humaine au cours des dernières années. C’est dans ce cadre qu’une opération de reboisement vient de s’achever avec succès à Ilaka dans le district de Vatomandry. L’initiative qui a connu la participation des organisations non gouvernementales (ONG), des populations et des autorités locales a permis la plantation de 120 000 arbres sur une superficie de 75 hectares de terres.
« Pour le reste, soit 25 hectares, un drone semeur a disséminé 280 kilogrammes de graines qui produiront plus tard des pousses d’arbres », indique le ministère malgache de l’Environnement et du Développement durable. Parmi les espèces d’arbres plantés figurent le kintsina, le mandrorofo, le bonara, le litchi, l’oranger, l’acacia, le kininina malama hoditra ainsi que le kininina oliva qui est utilisé pour la décoration et les soins corporels.
Une opération similaire baptisée « reverdir Madagascar » a été réalisée en 2022 sur l’île et a permis la plantation de 40 000 arbres dans 23 régions notamment à Vakinankaratra où se trouve la réserve naturelle d’Ankaratra. Le site situé à 50 kilomètres au sud-ouest de la capitale Antananarivo a récemment été ravagé par les feux de forêt. Cette situation a fragilisé la sécurité de 14 espèces d’amphibiens, 11 espèces de reptiles et 69 espèces d’oiseaux qui occupent les 8 000 hectares de cette aire protégée.
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Si les autorités de Madagascar multiplient les initiatives de reboisement, c’est également pour contrer les chaleurs extrêmes accentuées par la déforestation. Dans ce pays d’Afrique de l’Est dont l’économie nationale repose en grande partie sur l’agriculture, la sècheresse met à mal les moyens de subsistance des populations notamment dans le sud où plus d’un million d’habitants sont exposés à la famine selon le Programme alimentaire mondial (PAM). C’est pour inverser la donne que le gouvernement malgache a créé dès le second semestre 2021 une cellule de crise interministérielle pilotée par le Bureau national de gestion des risques et catastrophes.
Benoit-Ivan Wansi