L’accord de prêt de 36,48 millions d’euros a été paraphé en marge de la signature d’un contrat d’achat d’électricité (CAE) entre le consortium Themis–Eiffage-Eranove et les autorités malgaches. Le consortium met en œuvre le projet hydroélectrique de Sahofika, à 100 kilomètres au sud-est de la capitale Tananarive. Le financement engagé par la Banque africaine de développement (BAD) est lié à ce projet d’énergie renouvelable. Car le prêt sera utilisé par le gouvernement malgache pour la mise en œuvre de la deuxième phase du Projet de renforcement et d’interconnexion des réseaux de transport d’énergie électrique à Madagascar (PRIRTEM).
Ce projet porte essentiellement sur la construction d’une ligne électrique de 220 kV à double terne d’une capacité de 300 MW entre Tananarive et Toamasina, et l’électrification de deux localités avoisinant cette même ligne. La nouvelle ligne d’interconnexion Antananarivo-Toamasina longera en grande partie la route nationale numéro 2 (RN2) entre Tamatave 2 (proche de Toamasina) et Ambohibary. La ligne empruntera également les corridors des lignes de transport existantes entre 138 et 63 kV. Elle traversera plusieurs localités dans lesquelles il est prévu de construire quatre postes de transformation afin d’alimenter les populations dans les localités avoisinantes.
L’impact sur le projet hydroélectrique de Sahofika
La nouvelle infrastructure de transport d’électricité sera longue de 268 km. « Cette ligne électrique, qui traversera les régions d’Analamanga et Vakinankaratra, doit permettre le transport de l’électricité qui sera produite par la future centrale hydroélectrique de Sahofika. Elle doit également faciliter l’échange d’électricité entre les réseaux interconnectés du pays », indique la BAD.
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Également soutenu par la BAD, l’aménagement hydroélectrique de Sahofika est mis en place dans le cadre d’un partenariat public-privé (PPP). Le projet aboutira à la construction d’un barrage principal sur la rivière Onive d’une hauteur de 60 m et formant un réservoir sur une superficie de 8,9 km², ainsi qu’une galerie souterraine, c’est-à-dire un tunnel d’amené d’une longueur de 4,2 km. Il sera suivi d’une conduite forcée d’une longueur de 2 km jusqu’à la centrale hydroélectrique, située à 6,5 km en aval. L’eau fera alors tourner les turbines qui pourront produire 205 MW.
Le PRIRTEM est donc nécessaire pour l’évacuation de l’électricité produite à Sahofika. À terme, selon les prévisions du gouvernement malgache, la phase II du projet devrait contribuer à accroître le taux national d’accès à l’électricité à 30 %. PRIRTEM vise plus de 42 000 nouveaux bénéficiaires du réseau électrique, dont le secteur privé et les services publics, ainsi que la création de plus de 300 emplois directs, dont 30 % réservés aux femmes. Le projet évalué à 101 millions d’euros est cofinancé par la Banque européenne d’investissement (BEI) et le Fonds de l’Opep pour le développement international (Ofid).
Jean Marie Takouleu