Le projet hydroélectrique de Sahofika vient de recevoir le soutien de la Banque africaine de développement (BAD). Le conseil d’administration de cette institution financière panafricaine a ainsi décidé d’accorder une garantie de 89,4 millions d’euros en faveur du consortium Nouvelle énergie hydroélectrique de l’Onive (Neho) qui développe le projet.
Il est composé de l’entreprise française Eiffage, de la société marocaine Themis et d’Eranove, un groupe franco-africain. La garantie de la BAD permettra l’atténuation des risques aussi bien pour le consortium que pour les bailleurs de fonds du projet. Elle soutiendra également les obligations de payement de l’entreprise publique Jirama.
« L’appui de la BAD à la compagnie nationale d’électricité, Jirama, par le biais d’une garantie, permet d’améliorer le crédit, ce qui est très nécessaire, car la Jirama continue de se construire une réputation de fournisseur d’électricité bancable qui, à son tour, mobilisera des investissements dans le secteur énergétique de Madagascar », explique Wale Shonibare, le vice-président par intérim de la BAD pour l’électricité, l’énergie, le changement climatique et la croissance verte.
Le projet hydroélectrique de Sahofika comprend un barrage principal sur la rivière Onive d’une hauteur de 60 m et formant un réservoir sur une superficie de 8,9 km², ainsi qu’une galerie souterraine, c’est-à-dire un tunnel d’amené d’une longueur de 4,2 km. Il sera suivi d’une conduite forcée d’une longueur de 2 km jusqu’à la centrale hydroélectrique, située à 6,5 km en aval. L’eau fera alors tourner les turbines qui pourront produire 205 MW.
Le consortium construira également les lignes de transport d’électricité et l’ensemble des infrastructures nécessaires à la construction du barrage ou à son exploitation, y compris donc les routes d’accès, les campements temporaires et les bâtiments définitifs, les zones d’emprunt et de dragage, etc.
« La ligne de transport d’électricité sera de type double circuit 225 kV. Elle suivra autant que possible les routes d’accès au Projet, tout en évitant autant que possible les zones sensibles (zones habitées, zones d’intérêt pour la biodiversité… », explique Neho. Le projet qu’elle réalise nécessitera en tout un investissement de 797 millions d’euros.
Jean Marie Takouleu