Des villageois malgaches ont accepté de replanter la mangrove pour restaurer leur activité et surtout pour lutter contre les conséquences du changement climatique. Le programme de reboisement mis en œuvre entre janvier et avril 2018 est appuyé par le WWF (World Wide Fund), une ONG de défense de l’environnement.
Les pêcheurs de crabe ont eu du pain sur la planche ces dernières années, à cause de la montée des eaux, étroitement liée aux changements climatiques. Ils ont donc volontiers pris part à une campagne de reboisement de deux jours, menée à Amboanio (situé dans la région de Mélaki, à l’ouest de Madagascar) sous l’impulsion du WWF. Ils croient fermement que leur action portera ses fruits car « la mangrove protège contre les changements climatiques et la montée du niveau de la mer », explique Clément Joseph Rabenandrasana, pêcheur de la région. La région de Mélaki compte près de 50 000 hectares de mangroves, et une partie est menacée. « On a pris conscience très tardivement de l’importance de cet écosystème », explique Eric Ramanitra du WWF. Ce programme permettra donc de préserver la mangrove, qui était sur le point de disparaitre (à cause du réchauffement de la planète et des coupes illicites de troncs d’arbres) tout en améliorant les conditions de vie des pêcheurs dont les revenus oscillent entre 50 et 80 euros par mois.
« Les mangroves sont menacées par l’élévation du niveau de la mer et l’ensablement venu de l’amont des rivières qui rompt le fragile équilibre entre eau douce et salée dont ont besoin les palétuviers pour s’épanouir. Avec la mort des arbres, l’érosion ronge les rives, chargeant les rivières d’un limon rouge visible jusque dans la mer » rapporte nos confrères de France Info TV. Une situation peu confortable pour l’île qui fait partie des 15 pays les plus affectés par les évènements climatiques survenus entre 1997 et 2016 (selon l’ONG Germanwatch).
Les mangroves jouent un rôle indispensable dans la préservation de l’environnement. Elles peuvent atténuer la force des vagues en cas de cyclone, protégeant ainsi les villages. Elles sont de formidables puits à carbone. Et elles servent aussi de nurseries aux poissons, aux crabes et aux crevettes (« or rose » de Madagascar) et abritent des animaux endémiques comme le pygargue de Madagascar, un rapace.
Madagascar est le deuxième pays africain possédant le plus de mangroves, derrière le Nigéria. Le pays dispose de 4 réserves associées, pour près de 325 560 hectares de mangroves réparties sur l’ensemble du territoire.
Luchelle Feukeng