Un réseau d’experts sur les mammifères marins sera mis en place pour mieux connaître les causes de la recrudescence des échouages de baleines sur les côtes de Madagascar. C’est la principale résolution de la réunion consultative tenue le 12 septembre 2022 à Antananarivo la capitale malgache. Réunion à laquelle ont participé les responsables des ministères malgaches de la Pêche et de l’Economie bleue, de l’Environnement et du Développement durable, de l’Enseignement supérieur, ainsi que des partenaires comme Cetamada, une organisation qui œuvre pour la protection des cétacés.
Au cours de cette réunion technique, plusieurs cétologues (spécialistes en cétacés, Ndlr) ont émis leurs avis sur la recrudescence des échouages de baleines au large de Madagascar. D’après une cartographie publiée par le gouvernement, neuf des 12 échouages ont été repérés sur la côte orientale de Madagascar. Trois cas ont été enregistrés du 6 au 9 septembre.
Le boom des natalités et l’intensité du trafic maritime
Anjara Saloma, docteure en biologie et spécialiste des cétacés, fait partie des experts consultés par le gouvernement malgache. Selon cette scientifique, le pic particulièrement élevé de naissances de baleines près des côtes de l’île cette année, pourrait justifier cette montée inquiétante de cas d’échouage de baleineaux. « Donc par rapport à cette donnée révélée par les chercheurs, il peut y avoir des cas de mort-né, des cas d’échouages de jeunes qui sont faibles et qui meurent… Donc on peut dire que s’il y a plus de naissances, on peut naturellement observer plus d’individus échoués. », explique Anjara Saloma.
La scientifique reconnait néanmoins que plusieurs facteurs anthropiques, comme la surpêche ou les pollutions marines et sonores peuvent désorienter les cétacés et les mener à leur perte. Aussi, à l’avenir, pour pouvoir déterminer avec certitude les causes de ces échouages, il serait primordial d’intervenir sur place au moment de la découverte de l’animal sur la plage.
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Dans la mise en place du réseau d’experts sur les mammifères marins que le gouvernement malgache vient d’approuver, la communauté locale sera intégrée dans le processus de remontées d’informations. « Ces sentinelles-là, ça peut être tout le monde, en partant de la municipalité, de la gendarmerie, de la société civile. Un piroguier, un pêcheur qui passe au niveau de la plage. Il suffit juste d’être formé pour avoir les bons réflexes et les bons gestes face à l’animal échoué. », explique la cétologue, Anjara Saloma.
Boris Ngounou