Trois responsables des sociétés maghrébines d’électricité sont entrés en conclave ce vendredi 13 juillet à Tunis, pour discuter des alternatives permettant de faire face à l’accroissement de la demande en électricité pendant le pic de la consommation, cet été 2018. Ces assises font l’objet d’une conférence, organisée par la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (Steg), avec la participation de la Société nationale algérienne d’électricité et du gaz (Sonelgaz) et l’Office national marocain d’électricité (One).
Les pistes explorées pour un partenariat entre la Steg, la Sonelgaz et l’One visent une interconnexion électrique du Maghreb. Un objectif qui devrait représenter une réelle avancée vers une intégration énergétique de la région, comme le prévoit une étude intitulée « Maghreb : de l’interconnexion des réseaux électriques à l’intégration énergétique ». Publiée en 2015 par Keramane Abdelnour, un ingénieur algérien. Cette étude démontre que pour le Maroc, la Tunisie et l’Algérie, dont la consommation globale d’électricité en 2015 est estimée à environ 85 000 GWh, une interconnexion des réseaux peut permettre d’économiser jusqu’à 20 % d’électricité.
La Tunisie essaye déjà de prévenir les pics de consommation d’électricité
De son côté, la Tunisie s’est déjà engagée sur la voie des économies d’énergie. Le président directeur général de la Steg, Moncef Harrabi, dans une interview qu’il a accordée le 17 juin 2018 à l’agence Tunisie Afrique presse (TAP), a présenté un programme d’efficacité énergétique auquel les Tunisiens devront adhérer pour s’adapter à la période de pic. Pour les mois de juillet et août 2018, la consommation d’électricité, pourrait atteindre 4200 MW, soit une augmentation de 175 MW par rapport à l’année dernière. Pour ne pas buter sur une demande supérieure à sa capacité de production estimée à un peu plus de 5 000 MW, la Steg a lancé une campagne nationale d’économie d’énergie, axée entre autres sur l’usage de la climatisation, qui représente à elle seule près de 50 % de la consommation nationale d’électricité en Tunisie.
À terme, la Tunisie s’est engagée à renforcer sa capacité de production d’électricité, à travers la mise en place d’une multitude de projets, dont certains relèvent des énergies renouvelables. « Nous projetons d’installer, d’ici 2023, une capacité supplémentaire d’énergie conventionnelle de l’ordre de 2000 MW, et d’énergie renouvelable, à hauteur de 1300 MW, ce qui portera la capacité nationale à environ 8300 MW » a confié Moncef Harrabi.
Boris Ngounou