Au moins 17 rhinocéros noirs sont arrivés au Malawi où ils ont été relâchés dans le parc national de Liwonde. Ils ont été amenés d’Afrique du Sud pour participer à un programme de conservation de l’espèce en danger d’extinction.
Le parc national de Liwonde accueille de nouveaux pachydermes. Il s’agit de 17 rhinocéros capturés dans la province du KwaZulu-Natal, en Afrique du Sud. Le projet de transfert est mené par African Parks, une organisation basée à Johannesburg en Afrique du Sud et qui gère plusieurs parcs nationaux sur le continent africain. Elle travaille sur ce projet en collaboration avec le département de la Faune des gouvernements du Malawi et de l’Afrique du Sud, ainsi que WWF (le Fonds mondial pour la nature) Afrique du Sud.
Après leur capture, les 17 rhinocéros ont été placés en quarantaine dans la réserve d’Hluhluwe-Umfolozi. Ces gros mammifères ont passé six semaines dans cette aire protégée située dans le KwaZulu-Natal. Ils ont ensuite été transportés à l’aéroport King Shaka, à Durban, où ils ont embarqué pour un vol à destination de Lilongwe. Et c’est donc à partir de la capitale du Malawi que les 17 rhinocéros ont entamé leur dernier tronçon du voyage vers le parc national de Liwonde, situé à plus de 300 km.
L’enjeu de la sécurité
Le transfert des 17 rhinocéros d’Afrique du Sud vers le Malawi intervient à temps, c’est-à-dire au début de la saison des pluies. Les pachydermes profiteront d’une végétation régénérée après une saison sèche dévastatrice dans plusieurs parties du pays. Dans leur nouveau cadre de vie, qui s’étend sur 548 km2, ils croiseront des éléphants, des antilopes, des zèbres, ou encore des hippopotames. Ils feront attention aux crocodiles avant de s’abreuver dans les cours d’eau qui traversent le parc. Ils se méfieront également des gros félins comme les lions tapis dans les fourrés et qui ne ratent aucune occasion de s’attaquer à un jeune rhinocéros.
Mais la plus grande menace ne viendra pas des félins qui chassent pour se nourrir, mais des hommes. Les braconniers tuent les rhinocéros pour s’emparer de leurs cornes qui sont vendues sur le marché noir en Asie. Elles sont utilisées dans la pharmacopée traditionnelle de cette région du monde. African Parks a alors tout intérêt à redoubler de vigilance dans le parc national de Liwonde.
« Les mesures étendues de protection de ces animaux comprennent la surveillance aérienne, les patrouilles quotidiennes des gardes forestiers et l’intégration de la technologie la plus avancée pour permettre un suivi en temps réel », indique Peter Fearnhead, le directeur général d’African Parks.
Une espèce en danger d’extinction !
Le transfert des 17 rhinocéros noirs d’Afrique du Sud vers le Malawi est un exploit qui s’inscrit dans le cadre du programme de conservation de l’est l’espèce. « Notre vision commune est de renforcer la population actuelle de rhinocéros du Malawi et de soutenir les efforts régionaux de conservation de cette espèce en danger critique d’extinction », affirme Peter Fearnhead.
Il ajoute : « nous déménageons aussi deux des rhinocéros existants de Liwonde dans la réserve de faune de Majete, ainsi qu’un autre rhinocéros de Majete à Liwonde, le tout pour améliorer la diversité génétique dans ces deux parcs et créer une population saine de rhinocéros au Malawi ». La reproduction des 17 rhinocéros noirs pourrait permettre le repeuplement d’autres réserves et parcs nationaux du Malawi, et même de la sous-région tout entière. Actuellement, seulement 5 500 rhinocéros noirs vivent encore à l’état sauvage sur le continent africain.
Jean Marie Takouleu