Au Malawi, le gouvernement a lancé le projet « 2 millions de fourneaux améliorés » d’ici à 2020. Ces dispositifs permettront aux femmes de cuisiner de manière durable grâce à la technologie du biogaz. Le pays veut atteindre l’accès universel à une énergie propre pour tous d’ici à 2030.
Villes et territoires durables #28. Notre série en partenariat avec le Sommet Afrique-France 2020.
Au Malawi, la biomasse représente 89 % du mix énergétique, les ménages consommant la grande partie de cette énergie. Les forêts du pays en paient le lourd tribut. Le taux de déforestation annuel s’élève désormais à 2,3 %. Pour résoudre ce problème, le gouvernement explore la piste du biogaz. Il vient à cet effet de lancer le projet « 2 millions de fourneaux améliorés » d’ici à 2020. « Il y’a beaucoup de déchets humains et animaux qui peuvent être utilisés pour produire de l’électricité et du biogaz pour la cuisine au Malawi. Avec la technologie du biogaz, il y aura assez de gaz pour la cuisine, la réfrigération, le chauffage de l’eau, l’éclairage et les générateurs d’électricité. Le pays ne devrait donc pas continuer à dépendre fortement du bois de chauffage pour la cuisine », explique Andrew Mkoloma, le président de l’Industrie des énergies renouvelables au Malawi.
Les cuisinières au biogaz permettront aux femmes de cuisiner de manière durable, en préservant l’environnement. Elles seront entre autres composées d’une structure en poterie. Celle-ci sera fabriquée à partir d’argile d’origine locale. Le Malawi s’efforce ainsi d’atteindre l’accès universel à une énergie propre et durable pour tous d’ici à 2030.
Le biogaz renaît de ses cendres au Malawi
La technologie du biogaz n’est pas nouvelle. C’est l’une des plus anciennes technologies d’énergie propre. Celle-ci a longtemps été négligée par les Malawites. « Ceux qui la pratiquaient n’avaient pas beaucoup de soutien. Par ailleurs, il n’y’avait pas de volonté politique et pas d’experts qui aidaient à promouvoir l’industrie. Les systèmes qui permettaient d’installer la technologie du biogaz ont donc cessé de fonctionner », indique Andrew Mkoloma.
Pour sensibiliser la population, l’organisation Friends of Cleaner Cooking et le Comité directeur national des fourneaux de cuisine (NCSC), en collaboration avec le département des Affaires énergétiques du ministère des Ressources naturelles, de l’Énergie et des Mines du Malawi ont récemment organisé le stage annuel de cuisine plus propre à Lilongwe, la capitale du Malawi, afin d’accroître les efforts en faveur de la cuisine à énergie propre.
Par ailleurs, l’Industrie des énergies renouvelables au Malawi prévoit de faire venir des experts de l’étranger pour installer le système de production de biogaz dans le pays.
Inès Magoum