Un mois après Idai, un nouveau cyclone touche le continent africain. Baptisé Kenneth, il vient de balayer l’archipel des Comores et commence déjà à atteindre le continent, avec des vents soufflant à une vitesse pouvant atteindre les 200 km/h. Le nord du Mozambique a déjà été touché et la Tanzanie se trouve sur la trajectoire du cyclone qui devrait poursuivre sa progression vers le sud du continent africain avec des pluies diluviennes. Les premiers bilans humains tomberont certainement dans les prochaines heures ou les prochains jours.
Pour les scientifiques, Idai reste tout de même l’une des pires catastrophes naturelles ayant frappé l’Afrique de l’Est depuis les indépendances. Le Mozambique a d’ailleurs payé le plus lourd tribut au passage du cyclone. Les autorités de Maputo ont dénombré 600 morts en tout et plus de 1 600 blessés, principalement dans la ville portuaire de Beira. Le Zimbabwe a également été touché par des rafales de vents mêlés à de fortes pluies. Le Malawi enregistre quant à lui une soixantaine de morts et environ un million de personnes déplacées dans 15 districts du pays. C’est donc dans un pays en deuil qu’une délégation de la Banque africaine de développement (BAD) est arrivée cette semaine.
La priorité accordée aux sinistrés
Conduite par Mateus Magala, le vice-président des services généraux et des ressources humaines, la délégation de la BAD s’est arrêtée au ministère des Finances, de la Planification économique et du Développement. « Nous sommes venus exprimer notre soutien au Malawi et nous associer au gouvernement dans les efforts qu’il déploie actuellement pour fournir des secours immédiats et la reconstruction dans les régions touchées du pays », a affirmé Mateus Magala.
L’objectif de cette visite était également la présentation d’un Fonds de relèvement d’urgence de 100 millions de dollars mis en place par la BAD dans le but de reconstruire les infrastructures d’eau potable, relancer l’agriculture et remettre les routes en service dans les régions touchées par le cyclone Idai. Au sein de ce fonds, la BAD prélève 1,4 million de dollars pour le Malawi ; dont 250 000 sont déjà arrivés dans les caisses de l’État.
Un nouveau mécanisme d’assurance climatique
Les catastrophes naturelles sont de plus en plus récurrentes avec le réchauffement de la planète. Consciente de cette situation et des conséquences sur le continent africain, la BAD a décidé d’élaborer et de mettre en place un mécanisme d’assurance et d’atténuation face aux changements climatiques.
La BAD voudrait installer ce mécanisme avec le soutien des principaux partenaires aux développements du continent africain, notamment la Banque mondiale, le Programme alimentaire mondial, la Chine, les États-Unis, l’Allemagne, le Japon ou encore la Norvège. Pour le moment, ce projet n’est encore qu’une idée.
Jean Marie Takouleu