« Les femmes enceintes et celles qui viennent d’accoucher utilisent des installations sanitaires qui sont en très mauvais état ou quasi inexistantes. Certaines installations n’ont aucun approvisionnement en eau », constate Young Samanyika, le responsable de l’organisation non gouvernementale Amref Health Africa. L’ONG, dont le siège se trouve à Nairobi, au Kenya, est en train de construire des infrastructures d’eau et d’assainissement dans 4 hôpitaux au Malawi.Les centres de santé concernés par le projet d’Amref Health Africa sont situés dans les villages suivants : Machinga, Mangamba, Mkwepere et Ngokwe. Ces localités sont situées dans le district de Machinga, à plus de 270 km de Lilongwe, la capitale du Malawi. Selon Young Samanyika, il s’agit de construire un réservoir d’eau de 10 000 litres, des toilettes (latrines) et des fosses septiques dans chaque centre de santé sélectionné dans le cadre de ce projet. Le jeudi 12 juillet 2018, l’ONG a confirmé que la construction de ces infrastructures a débuté depuis le mois de juin 2018. Elle projette de les mettre à la disposition des 40 000 femmes ciblées d’ici le mois de septembre 2018.
Le taux d’accès à l’eau et à l’assainissement reste faible en milieu rural
Ce n’est pas un simple hasard si Amref a choisi des centres de santé situés en milieu rural pour implanter son projet. Cette ONG, qui compte plus de 1400 employés, connait bien le terrain. Le taux d’accès à l’eau et à l’assainissement demeure très faible en milieu rural dans ce pays d’Afrique australe.
Selon Unicef Malawi, seulement 6 % de la population rurale a accès à des latrines améliorées. Les mères ne sont que 0,1 % à se laver les mains avant de manger ou tout simplement avant de changer les couches de leurs bébés. Seulement 4,2 % des écoles utilisent une source d’eau potable. Ces chiffres contrastent avec ceux des villes où la situation sest nettement améliorée avec un taux d’accès à l’eau et à l’assainissement qui atteint les 74 %.
Les infrastructures qui sont construites en ce moment par Amref dans 4 hôpitaux du district de Machinga, vont permettre de soulager 40 000 femmes, mais surtout de réduire le taux de mortalité des nouveau-nés. Ceux-ci décèdent très souvent à cause de la diarrhée et d’autres maladies dues au manque d’eau potable et de latrines.
Jean Marie Takouleu