Les producteurs indépendants d’électricité (IPP) Scatec et Électricités de France (EDF) s’allient à Société financière internationale (SFI) et à l’État du Malawi pour le développement du projet hydroélectrique de Mpatamanga.
Le gouvernement du Malawi franchit une nouvelle étape dans la mise en œuvre du projet hydroélectrique de Mpatamanga. Ce futur aménagement hydroélectrique prévu dans le sud du Malawi sera développé dans le cadre d’un partenariat public-privé (PPP) entre l’État, la Société financière internationale (SFI), la filiale du groupe de la Banque mondiale responsable du financement du secteur privé, ainsi que les producteurs indépendants d’électricité (IPP), le norvégien Scatec et Électricité de France (EDF).
Ces partenaires viennent ainsi de signer un accord commercial « contraignant » pour entreprendre le co-développement du projet hydroélectrique de Mpatamanga. L’accord attribue officiellement le rôle de développeur principal du projet à Scatec et à EDF. La SFI participe à ce projet depuis quelques années en soutenant le gouvernement malawite dans la phase initiale. L’institution financière basée à Washington aux États-Unis d’Amérique a également financé les activités qui ont permis au gouvernement du Malawi de lancer le processus d’appel d’offres.
La participation de plusieurs partenaires au développement
La SFI compte prendre part au développement de ce projet hydroélectrique en y détenant une participation de 15 %. Le reste des parts est reparti entre l’État du Malawi (30 %), EDF (27,5 %) et Scatec (14 %). Les partenaires financiers du projet hydroélectrique de Mpatamanga, l’investisseur britannique British International Investment (BII) et le norvegien Norfund disposeront d’une participation de 13,5 %.
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Le projet hydroélectrique de Mpatamanga porte sur la construction d’un barrage sur la rivière Shire, dans le district de Blantyre, en aval des barrages hydroélectriques de Nkhula A HPP & Nkhula B (100 MW) et de Tedzani (110,7 MW) et en amont de l’aménagement hydroélectrique de Kapichira (128 MW). La retenue d’eau fonctionnera avec deux centrales hydroélectriques.
Une capacité de 350 MW
Sa centrale de pointe affichera une capacité de 309 MW. Elle sera soutenue par une seconde de 41 MW. Le projet devrait contribuer à réduire les pénuries d’électricité et à renforcer la sécurité énergétique au Malawi. Selon Scatec, la centrale de 309 MW, avec son réservoir de stockage, est conçue pour fournir l’électricité nécessaire pendant les heures de pointe de la journée et assurer la stabilité globale du réseau grâce à sa capacité à augmenter ou à réduire la production en fonction de la demande réelle.
L’aménagement hydroélectrique de Mpatamanga sera ainsi capable de fournir de l’électricité à au moins 2 millions de foyers malawites tout en compensant les émissions de 520 000 tonnes équivalent CO2 par an. Initialement, l’entreprise publique Electricity Generation Company Malawi (Egenco) envisageait de prélever une partie de l’eau de la retenue pour booster la capacité de la centrale hydroélectrique de Kapichira. Le développement d’un projet d’irrigation à partir du réservoir du barrage de Mpatamanga était aussi envisagé avant la configuration actuelle. Après l’étape de la mobilisation financière, le projet devrait entrer dans sa phase de construction, l’étude d’impact environnemental et social (EIES), et l’étude de faisabilité du projet hydroélectrique ayant été effectuées depuis 2017.
Jean Marie Takouleu