L’entreprise Khato Civils recherche des bailleurs de fonds pour financer le projet d’eau potable de Lilongwe-Salima. Il s’agit d’un projet important qui rencontre beaucoup de blocages. Il vise à approvisionner durablement la capitale du Malawi en eau potable.
C’est un projet qui connaît beaucoup de rebondissements. Cette fois, l’approvisionnement en eau potable urbaine de Salima et Lilongue nécessiterait un nouvel élan. Khato Civils, l’entreprise sud-africaine qui a été désignée pour mettre en œuvre le projet, recherche des partenaires financiers pour mettre en œuvre le projet.
Selon le gouvernement du Malawi, il s’agit du principal point d’achoppement de ce projet. Le ministre malawien des Finances, de la Planification économique et du Développement, qui vient de se prononcer sur ce sujet au parlement, a indiqué que Khato Civils était en pourparlers en Afrique du Sud avec un bailleur de fonds dont l’identité n’a été révélée. Il s’agit de la deuxième négociation menée par l’entreprise Khato Civils visant à trouver un partenaire financier pour le projet.
Il y a de cela quelques mois, Khato Civils a décroché un accord avec Trissag Espanola qui a accepté d’allouer des fonds au projet. Mais le gouvernement du Malawi a refusé d’approuver cet accord, prétextant que « certaines des clauses du contrat n’étaient pas concessionnelles ».
Un investissement de 556 millions de dollars
La mise œuvre du projet d’eau potable de Lilongwe-Salima nécessitera un investissement de 400 milliards de kwachas malawiens, soit plus de 556 millions de dollars. Le gouvernement devrait participer au financement du projet via Lilongwe Water Board (LWB).
Le projet a également été paralysé à cause d’une procédure lancée par la société civile protestant contre le choix de l’entreprise Khato Civils. Finalement, la Cour suprême du Malawi a tranché le dossier en confirmant cette entreprise basée en Afrique du Sud. Après avoir effectué la mobilisation financière, elle devrait faire face à la colère d’une partie des populations riveraines qui réclament des dédommagements liés à l’expropriation de leurs terres dans le cadre du projet d’eau potable. Il y a aussi des défenseurs de l’environnement qui réclament des études d’impact environnemental et social (EIES) avant la mise en œuvre du projet.
Le long périple de l’eau
Quoi qu’il en soit, le Khato Civils prévoit de démarrer les travaux après la mobilisation financière. Ils porteront notamment sur la construction d’une prise d’eau dans le lac Malawi. Les pompes seront installées à 500 m de rive. Selon Khato Civils, cette distance permettra une submersion minimale des machines pour éviter la présence d’air dans le système de pompage.
La prise permettra de pomper 50 000 m3 d’eau brute par jour vers une usine de traitement qui sera située à 2 km. L’eau captée dans le lac suivra ainsi une conduite de 50 cm de diamètre. L’eau qui sortira de la station sera d’abord stockée dans un réservoir de 5 000 m3 dans la localité de Lifuwu. Pompée, elle suivra ensuite une conduite de 54 km de long avant d’arriver dans la localité de Kanyenyeva.
Sur place, un autre réservoir 5 000 m3 sera construit. Grâce à une station de pompage, l’eau potable suivra à nouveau une conduite longue de 22 km avant d’arriver à Dowa, dans la région Centrale. L’eau fera un dernier périple de 35 km entre Dowa et Kanengo où se trouve déjà un réservoir. C’est à partir de cette localité que l’eau potable sera distribuée aux populations de Lilongwe et des localités environnantes. Sur ce projet, Khato Civils travaillera avec l’entreprise-conseil South Zambezi Engineering Services.
Jean Marie Takouleu