Initialement estimé à 400 millions de dollars (environ 296 milliards de kwachas malawiens), le projet d’eau potable de Lilongwe-Salima au Malawi coûtera finalement 298 millions de dollars (plus de 219 milliards de kwachas malawiens). La nouvelle estimation est faite par Khato Civils, l’entreprise sud-africaine désignée pour sa mise en œuvre.
Le projet d’eau potable de Lilongwe-Salima au Malawi fait encore parler de lui. Khato Civils, l’entreprise sud-africaine désignée pour sa mise en œuvre vient de réduire de 102 millions de dollars (plus de 75 milliards de kwachas malawiens) le coût de nécessaire pour la construction des nouvelles installations. Au lieu de 400 millions de dollars (près de 296 milliards de kwachas malawiens), l’ensemble des travaux seront financés à hauteur de 298 millions de dollars, l’équivalent de plus de 219 milliards de kwachas malawiens.
Cette nouvelle estimation a été rendue publique le 27 août 2020 par Welani Chilenga, le président de la Commission parlementaire des ressources naturelles au Malawi. C’était au cours d’une réunion virtuelle à laquelle ont pris part des représentants de l’entreprise Khato Civils, du ministère malawien des Finances, du département malawien des Affaires environnementales et de l’Office des eaux de Lilongwe, la capitale du Malawi.
Le gouvernement de ce pays d’Afrique de l’Est devrait participer au financement du projet via Lilongwe Water Board (LWB).
Des inquiétudes sur le projet
Peu de détails ont été fournis pour étayer la nouvelle estimation de Khato Civils. Ce qui renforce davantage l’inquiétude des populations qui s’interrogeaient déjà sur « la pertinence du financement (400 millions de dollars) proposé par Khato Civils pour la mise en œuvre du projet d’eau potable de Lilongwe-Salima, étant donné que l’entreprise aurait obtenu le contrat sans appel d’offres ». Quelques mois plus tôt, le projet avait déjà été paralysé à cause d’une procédure lancée par la société civile protestant contre le choix de l’entreprise Khato Civils. Finalement, la Cour suprême du Malawi a tranché le dossier en confirmant cette entreprise basée en Afrique du Sud. Les Malawiens réclamaient aussi des dédommagements liés à l’expropriation de leurs terres dans le cadre du projet d’eau potable et les défenseurs de l’environnement, des études d’impact environnemental et social (EIES) avant sa mise en œuvre.
L’exploitation du lac Malawi
Dans le cadre du projet d’approvisionnement en eau potable de Lilongwe-Salima, Khato Civils prévoit de construire une prise d’eau dans le lac Malawi. Les pompes seront installées à 500 m de rive, au milieu du lac. La prise permettra de pomper 50 000 m3 d’eau brute par jour pour approvisionner une usine d’eau potable qui sera située à 2 km. L’eau captée dans le lac suivra ainsi une conduite de 50 cm de diamètre. L’eau qui sortira de la station sera d’abord stockée dans un réservoir de 5 000 m3 dans la localité de Lifuwu. Pompée, elle suivra ensuite une conduite de 54 km de long avant d’arriver dans la localité de Kanyenyeva.
L’entreprise sud-africaine construira également un réservoir de 5 000 m3. Grâce à une station de pompage, l’eau potable suivra à nouveau une conduite longue de 22 km avant d’arriver à Dowa, dans la région Centrale. L’eau fera un dernier périple de 35 km entre Dowa et Kanengo où se trouve déjà un réservoir. C’est à partir de cette localité que l’eau potable sera distribuée aux populations de Lilongwe et des localités environnantes. Khato Civils travaillera sur ce projet avec l’entreprise-conseil South Zambezi Engineering Services.
Inès Magoum
