La décision de la Banque mondiale tombe comme un coup de massue pour les Malawites, surtout ceux de la capitale Lilongwe qui mettent beaucoup d’espoir sur la réalisation du projet d’eau potable de Lilongwe-Salima. La Banque mondiale qui doit apporter une partie du financement nécessaire à la mise en œuvre du projet exprime ses préoccupations quant à la faisabilité de ce projet dont l’objectif est de réduire les pénuries d’eau à Lilongwe.
Selon Hugh Riddell, le directeur de la Banque mondiale pour l’Afrique orientale et australe, le projet a été présenté à la banque depuis avril 2017. Il a ensuite été discuté lors de l’assemblée annuelle de l’institution financière la même année. « Une lettre de suivi a été envoyée par la Banque mondiale le 7 novembre 2017, partageant nos préoccupations concernant la faisabilité du projet. L’équipe de la banque reste disponible pour soutenir d’autres études techniques, par le biais de notre pool mondial d’experts, s’il y a des mises à jour des détails du projet », a indiqué Hugh Riddell, dans une correspondance adressée à Chauncy Simwaka, le secrétaire au Trésor du Malawi.
Des zones d’ombre
Dans la même correspondance, Hugh Riddell évoque le barrage de Diamphwe dont la construction permettra l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation dans la région Centrale où se trouve la capitale Lilongwe. La Banque mondiale trouve incongru d’investir pour la construction de ce barrage polyvalent et la mise en œuvre du projet d’eau potable de Lilongwe-Salima qui aura pour source le lac Malawi. La Banque mondiale estime que la mise en œuvre simultanée des deux projets pourrait entraîner un excès d’eau et une charge supplémentaire pour l’entreprise de service public locale Lilongwe Water Board (LWB), ainsi que pour le Trésor public malawite.
La Banque mondiale qui reste favorable au projet demande aux autorités malawites de se contenter d’un projet pour l’approvisionnement de la capitale Lilongwe et les localités environnantes. Quoi qu’il en soit, ce refus de financement est un coup dur pour Khato Civils qui peine à ressembler des fonds pour la réalisation de son projet. L’entreprise sud-africaine a même été contrainte de revoir son budget à la baisse, soit de 400 millions à 298 millions de dollars.
Jean Marie Takouleu