C’est une importante opération de transfert d’animaux sauvages qui vient de s’achever au Malawi. Ce projet a été mené conjointement par le Département des parcs nationaux et de la faune sauvage du Malawi (DNPW) en partenariat avec l’organisation African Parks et le Fonds international pour la protection des animaux (Ifaw). L’opération a permis le déplacement de 263 éléphants du parc national de Liwonde vers le parc national de Kasungu, sur une distance d’environ 350 km.
Les pachydermes ont été transférés au même moment que 431 autres animaux de différentes espèces, notamment des impalas, des buffles, des phacochères, des zibelines ou encore des cobes d’eau. « Le transfert des éléphants et d’autres animaux sauvages est une réalisation importante qui prouve que l’approche du DNPW consistant à travailler avec des partenaires pour sécuriser ses ressources naturelles est judicieuse. Le partenariat avec le gouvernement du Malawi n’est pas terminé, l’Ifaw continuera à travailler à Kasungu pour faire en sorte que le parc retrouve sa gloire d’antan », affirme Patricio Ndadzela, le directeur d’Ifaw pour le Malawi et la Zambie.
Le développement de l’écotourisme
Les animaux transférés sur une période de plus d’un mois devront s’établir sur un site de 2 316 km2. Ces mammifères herbivores partageront cette vaste étendue protégée avec d’autres espèces, notamment des hippopotames, des hippotragues noirs, des antilopes rouannes, des koudous, des bubales roux, des zèbres des plaines et des buffles d’Afrique.
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Ces animaux doivent interagir avec plusieurs espèces de prédateurs notamment les hyènes, les lycaons et les servals et surtout les lions du cap qui y ont été introduits en 2005 dans le cadre d’un programme de conservation de l’espèce. Le parc abritait le guépard d’Afrique avant l’accession du Malawi à l’indépendance le 6 juillet 1964. Mais l’espèce est considérée comme éteinte à Kasungu depuis les années 70. À travers la diversification des espèces sauvages dans le parc national de Kasungu, le DNPW veut accélérer le développement de l’écotourisme. En 2018, le Malawi a accueilli 871 000 touristes.
Avec le retour progressif à la normal après la longue période d’incertitude liée à la Covid-19, Lilongwe espère attirer davantage de touristes étrangers. Le projet de transfert d’animaux qui s’est achevé récemment est aussi une solution face au conflit homme-faune qui s’intensifie autour du parc national de Liwonde. Véritable point chaud de biodiversité, cet air protégé compte plus de 1 000 buffles, près de 2 000 hippopotames, près de 600 éléphants et plus de 7 200 autres animaux sauvages, selon African Parks. En 2019, Liwonde a accueilli 23 000 touristes.
Jean Marie Takouleu