Il s’agit d’une étape importante dans le projet de construction de la centrale hydroélectrique de Kenié. Le groupe panafricain Eranove et Envol Afrique, à qui le gouvernement malien a confié la concession de la future centrale, vont choisir une entreprise qui devra assurer la construction de l’édifice.
Lancé il y a seulement quelques jours, plusieurs entreprises spécialisées dans la construction des infrastructures de production d’énergie se sont manifestées pour cet appel d’offres Engineering Procurement and Construction (EPC). Parmi elles, le groupe Eranove et Envol Afrique ont déjà présélectionné plusieurs entreprises, dont la plus connue est sans doute Sinohydro (spécialisée dans la construction de barrages). Sinohydro est très implantée en Afrique, notamment au Cameroun, où elle construit plusieurs barrages, dont celui de Banni à Walack dans la région de l’Adamaoua (travaux en cours) d’une capacité de production de 75 MW.
Mais cette entreprise, qui emploie plus de 130 000 personnes dans le monde, a été accusée de fraude en Ouganda. Au Sénégal, on l’a également accusée d’être « passée par la fenêtre » pour obtenir le marché de construction et la mise en service du projet d’aménagement hydro-électrique de Koukoutamba, sur le fleuve Bafing en République de Guinée Conakry lancé depuis juin 2016, selon le journal Libération. Des agissements qui ont poussé les autorités à la priver de ce marché à plus de 700 millions de dollars.
Toujours dans le cadre de l’appel d’offres pour la construction du barrage de Kenié, Sogéa/Voith/Cegelec (un consortium qui effectue de nombreux travaux en Afrique) a été présélectionné. C’est le cas également de SGTM Maroc qui fait ses premiers pas en Afrique de l’Ouest, ou encore de China Gezhouba Group Company, très connu en Afrique pour des travaux de construction, notamment au Sénégal et en Guinée.
La centrale hydroélectrique de Kenié
Il s’agit d’un projet ambitieux pour le Mali puisqu’il va permettre de résoudre partiellement les problèmes de délestages que subissent chaque jour les populations. Avec une capacité de production de 42 MW, le futur barrage de Kénié sera construit au niveau des chutes qui portent le même nom, sur le fleuve Niger. Il faudra également scruter l’impact environnemental de ce barrage qui aura un seuil (désigne une courte section du lit d’un cours d’eau où, pour des raisons géomorphologiques naturelles ou à la suite d’une construction humaine le fond du lit est fixe, ce qui conduit très souvent à y modifier fortement la hauteur de la lame d’eau, NDLR) de 1000 m, à 35 km de Bamako, la capitale. Ce projet est financé conjointement par le groupe panafricain Eranove et Envol Afrique à hauteur de 110 millions d’euros, soit plus de 72 milliards de francs CFA. Ces deux entités exploiteront ensuite le barrage ensemble pendant une période de 30 ans.
Jean Marie Takouleu