Désormais au Mali, l’importation des équipements d’énergies renouvelables ne sera plus confrontée aux barrières douanières. Cette décision a été prise lors du conseil des ministres du 18 mars 2020 à Bamako. Elle vise à promouvoir les énergies renouvelables au Mali. Le pays d’Afrique de l’Ouest veut ainsi tenir ses engagements nationaux et régionaux en matière d’énergie.
Au Mali, la transition vers les énergies renouvelables vient de marquer un pas important. Désormais, l’importation des matériaux et équipements de production d’énergies renouvelables est exonérée de taxes, à l’exception du Prélèvement communautaire de Solidarité (PCS) et de la Redevance statistique. Pour preuve : la TVA et les taxes à l’importation ne seront plus prélevées sur les équipements tels que les panneaux solaires, les pales d’éolienne, les turbines de pompe et autres.
Ainsi en a décidé le conseil des ministres réuni le 18 mars 2020 à Bamako, la capitale du Mali. « L’exonération de ces équipements permettra notamment l’amélioration du mix énergétique, la poursuite des investissements dans le solaire et le respect des engagements souscrits par le Gouvernement en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, de promotion des énergies propres et en matière de sauvegarde de l’environnement », souligne le communiqué du conseil.
Le bois de chauffage représente 84 % de l’énergie utilisée dans les ménages
L’évaluation de l’état de préparation aux énergies renouvelables (RRA), réalisée au Mali en 2019 par L’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena), révèle que le bois de chauffage représente 84 % de l’énergie utilisée par les ménages maliens. Cette surexploitation de la biomasse traditionnelle a des impacts négatifs sur l’environnement et la santé. Elle accélère la désertification et la déforestation. Par ailleurs, les femmes et les enfants, qui sont plus impliqués dans les tâches ménagères sont plus susceptibles de souffrir d’infections causées par la fumée de bois.
Outre la résolution de cette situation, l’exonération douanière accordée aux matériaux de production d’énergie renouvelable devrait permettre au Mali d’honorer ses engagements en matière d’énergie, tant au niveau national, qu’au niveau régional.
Sur le plan national, l’ambition du pays à travers le Plan d’Action nationale d’énergies renouvelables (Paner) est de porter la capacité installée des énergies renouvelables à 1416 mégawatts (MW) d’ici 2030.
Au niveau régional, le Mali est membre de l’Union économique et monétaire ouest-africain (Uemoa). Cette organisation qui compte huit pays d’Afrique de l’Ouest a pour objectif d’atteindre, d’ici 2030, 82 % d’électricité provenant des énergies renouvelables, en incluant les grandes centrales hydroélectriques. En ce qui concerne la transition énergétique, l’Uemoa a mené une étude sur l’implantation de grandes centrales solaires, identifiant cinq sites, dont le Mali, pour une capacité totale de 574 MW, dont la mise en service est prévue d’ici à 2030.
Boris Ngounou