Après huit années de phase expérimentale, Hydroma Inc, le précurseur de l’hydrogène naturel au Mali passe à la vitesse supérieure. Les puits d’hydrogène naturel exploités par cette entreprise serviront désormais à produire de l’électricité propre à grande échelle pour satisfaire les besoins énergétiques du Mali et même d’autres pays du continent africain.
L’ingénieuse et innovante aventure énergétique dont jouissent les habitants de Bourakébougou depuis 2012, va bientôt faire le bonheur d’autres personnes à travers le Mali et même du continent africain. Dans ce petit village situé à environ 60 kilomètres au nord-ouest de Bamako la capitale, des sources d’hydrogène naturel sont exploitées pour la production de l’électricité. Cette énergie est ensuite distribuée gratuitement aux populations riveraines par la société malienne Hydroma Inc.
Parvenu à huit années d’essai de ce processus de production d’électricité à partir d’une source renouvelable, le gaz d’hydrogène naturel dont l’exploitation n’émet aucun gaz à effet de serre, Aliou Boubacar Diallo le promoteur d’Hydroma Inc est convaincu d’avoir flairé une bonne affaire. « L’exploitation future de l’hydrogène naturel du Mali ouvre la voie à une Afrique en pointe dans les technologies de demain », s’enthousiasme-t-il. Pour amorcer la seconde phase de son projet, à savoir l’exploitation de l’hydrogène naturel à l’échelle industrielle, l’homme d’affaires malien s’est lancé en décembre 2019 à la recherche de partenariats en Europe, notamment en Allemagne, où l’expérience en matière d’hydrogène vert est pleinement établie. En attendant de trouver des partenaires, Hydroma continue ses forages au Mali et vient de lancer des prospections en Australie et au Canada, où la société a son siège.
Hydroma Inc explore également la piste de l’Hydrogène vert
L’ambition énergétique d’Hydroma Inc étant étendue au-delà du Mali, l’entreprise n’entend pas se contenter de l’offre d’hydrogène obtenu par voie naturelle (sous terre). Elle entend produire de l’hydrogène via un procédé décarboné : l’électrolyse de l’eau. L’électrolyseur sépare une molécule d’eau en hydrogène et en oxygène. Cette voie est encore peu répandue, car nettement plus coûteuse (2 à 3 fois plus chère que le reformage du gaz naturel, un processus carboné). Plus encore, l’électricité utilisée dans ce procédé par Hydroma Inc sera de source renouvelable.
Dans le cadre de cette nouvelle ambition, l’entreprise construit actuellement des champs de panneaux solaires photovoltaïques sur de vastes terrains au Mali et au Sénégal. Ces centrales solaires permettront de produire d’importantes quantités d’hydrogène vert pouvant répondre aux besoins locaux.
L’hydrogène, obtenu par voie naturelle ou par l’électrolyse de l’eau, répond valablement aux enjeux de la transition énergétique, en ceci que le gaz est inépuisable et sa valorisation énergétique est non polluante, elle ne produit que de l’eau. En dehors de l’électricité propre, l’hydrogène vert ou naturel peut également servir à décarboner le secteur des transports. Les véhicules électriques équipés d’une pile à combustible (PAC) transforment l’hydrogène en électricité et en vapeur d’eau. Et comparativement aux batteries, l’hydrogène présente des avantages en termes d’autonomie (500 à 700 km) et de temps de recharge (< 5 min).
Boris Ngounou