Le 10 mars 2020 à Bamako, l’État malien et ses partenaires nationaux et internationaux ont procédé au lancement officiel du programme de renforcement de la résilience climatique (Hydromet-Mali). « Je voudrais rendre hommage à l’équipe de la Banque mondiale et à l’équipe technique pour leur assistance et leur accompagnement durant tout le processus. Le présent projet outre qu’il s’agit d’une priorité nationale s’inscrit en droite ligne de la vision du président de la République consistant à réduire considérablement la vulnérabilité des communautés et à garantir la protection des personnes ainsi que la sauvegarde de l’environnement. » a déclaré le Général de Division Salif Traoré, ministre de la Sécurité et de la Protection civile.
Pour ce projet, la Banque mondiale a débloqué environ 29 millions d’euros, soit 19 milliards francs CFA. Étalé sur une période cinq ans, Hrodromet-Mali est reparti en cinq composantes : études, formations, infrastructures et équipement. Les volets étude et formation seront assurés par la Direction nationale de l’hydraulique et Mali-Météo (l’agence nationale de la météorologie). Ces structures devront former 145 diplomates et 120 élus à la résilience climatique.
Sur le plan des infrastructures, le projet Hydromet-Mali prévoit la construction d’un centre national des opérations d’urgences liées aux catastrophes naturelles et un autre centre dédié à l’étalonnage et à l’archivage des données météorologiques. S’y ajoute la construction de 30 stations météo automatiques, 60 stations hydrauliques et l’achat de 200 tablettes et 5 ambulances médicalisées pour les opérations d’urgence, faisant suite aux catastrophes climatiques.
Au Mali 200 000 personnes sont menacées par la sècheresse
Le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, a précisé que le projet Hydromet-Mali s’inscrivait en droite ligne dans la vision du gouvernement malien en matière de réduction de la vulnérabilité des communautés, de protection des personnes et de leurs biens ainsi que de sauvegarde de l’environnement. Les activités menées dans le cadre de ce projet permettront de voler au secours de 200 000 personnes exposées aux affres d’une sècheresse implacable.
Une étude publiée en 2005 par les chercheurs de l’École Nationale d’Ingénieurs (ENI), du Centre National de la Recherche scientifique et technologique (CNRST) et de la Direction nationale Sikasso de la Météorologie (DNM), alerte sur des vagues de sècheresses qui menacent le Mali. Dans le sud du pays, plus précisément dans les localités de Bougouni, de Sikasso, de Koutiala, de Dioïla et de Yanfolila, les chercheurs prévoient une diminution nette de la pluviométrie. Aussi, la situation de sècheresse serait constatée sur la première moitié de l’hivernage (mai, juin et juillet) à partir de 2025. Par ailleurs, les scientifiques maliens notent que la même situation pourrait s’installer dès l’horizon 2020, si la réaction du climat aux perturbations devenait plus rapide.
Boris Ngounou