Le Mali se lance dans le combat pour la préservation du fleuve Niger. Encore appelé Djoliba en langue mandingue, le Niger, un fleuve transfrontalier d’Afrique occidentale qui, en dehors du Mali, est partagé par cinq autres pays (la Sierra Leone, la Guinée, le Niger, le Bénin et le Nigéria), est dans un état préjudiciable. À plusieurs titres. Le directeur général adjoint l’Agence de bassin du fleuve Niger (ABFN), Moussa Diamoye, évoque notamment la détérioration de la qualité de l’eau du fleuve ; l’apparition de plantes aquatiques nuisibles et proliférantes ; l’éboulement des berges ; l’occupation et/ou l’exploitation des servitudes fluviales au mépris de la loi.
Moussa Diamoye, qui s’exprimait lors de la 20e édition de la quinzaine de l’environnement organisé du 5 au 17 juin à Bamako la capitale malienne, a annoncé à cette occasion le lancement du Programme national de Sauvegarde du Fleuve Niger (PNS-FN). Ce programme, apprend-on, vise à mettre en synergie toutes les actions qui concourent à maintenir le fleuve Niger dans ses fonctions économique, environnementale, sociales et de mobilité, à travers l’amélioration de sa navigabilité ; l’aménagement de ses bassins versants ; la protection de ses berges contre les dégradations ; la dépollution des lits de ses affluents ; la récupération et l’aménagement de ses berges au niveau des grandes agglomérations.
Acte 1, éliminer les jacinthes qui envahi les eaux du fleuve
Des détails n’ont pas été apportés sur la durée du PNS-FN, mais pour sa réalisation, le gouvernement malien devra débourser près de 2,2 milliards d’euros, soit 1 431 milliards de francs CFA.
Dans cette lutte pour la sauvegarde du fleuve Niger, le Mali espère une adhésion régionale. « À l’image du Mali, les autres pays traversés par le fleuve Niger doivent se mobiliser afin de sauver ce joyau au grand bonheur des populations riveraines premières victimes de la réduction des eaux du troisième fleuve d’Afrique » a déclaré Moussa Diamoye.
Le premier projet du PNS-FN consiste à débarrasser le fleuve des plantes aquatiques invasives, appelées jacinthes. Un travail confié au malien Seydou Djiré, un spécialiste dans l’aménagement fluvial. La jacinthe d’eau, plante originaire d’Amérique du Sud est l’une des pires espèces invasives en eau douce. Cette dernière se multiplie très rapidement et finit par couvrir la surface de l’eau, étouffant ainsi la vie aquatique. C’est donc une réelle menace pour l’écosystème du fleuve Niger.
Boris Ngounou