Le karité, encore appelé en Afrique de l’Ouest « l’arbre aux 1000 vertus », « l’arbre à beurre » ou « l’or des femmes », est au cœur d’un vaste programme de reboisement au Mali. Dans le but de renforcer l’autonomisation économique des femmes rurales, protéger les sols et lutter contre la désertification, les autorités maliennes ont procédé le 11 novembre 2020 au lancement officiel de la campagne nationale de régénération du parc à karité. Près de 8 400 karités seront ainsi plantés dans le sud du pays, plus précisément dans les communes de Sinsina et de Nafanga, dans le Cercle de Koutiala, et dans la commune rurale de Loulouni, dans le Cercle de Kadiolo.
Cette opération est financée par l’Agence espagnole de coopération internationale pour le développement (Aecid) et mise en œuvre par le ministère malien de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille (MFEF), en partenariat avec Association-conseil pour le développement (Acod). « Ce projet contribue, sans nul doute, à la valorisation de la filière karité, l’une des plus dynamiques de notre pays qui constitue une importante source de revenus pour une frange importante de la population rurale, à savoir les femmes, durement touchée la pauvreté », explique Sayon Doumbia, le conseiller technique en charge des questions de développement et de l’autonomisation de la femme au MFEF.
Un projet aux intérêts multiples
Les 8 400 nouveaux plans de karité qui seront plantés au Mali renforceront également le concept de l’arbre hors forêt. Ce concept englobe toutes les ressources ligneuses à usages multiples des terroirs villageois, où elles jouent un rôle dans l’amélioration de la fertilité des sols, la protection antiérosive des cultures, la fixation des sols, la production de fourrage, de bois, de fruits, la création d’ombrage, la fourniture de médicaments, l’aménagement paysager et récréatif.
La campagne de régénération du parc à karité a plusieurs points de similitude avec le Projet appui à l’autonomisation économique des femmes dans la chaîne de valeur karité (PAEFFK), lancé en 2018. Les deux projets sont implémentés par le même département ministériel, ils visent tous deux le renforcement de la résilience climatique des femmes maliennes, et ont les mêmes zones d’intervention. Et sur ce dernier aspect, le second projet renforcera le premier, en ceci qu’il améliore la qualité, un élément fondamental de la chaîne de valeur du karité.
Boris Ngounou