Le Comité international olympique (CIO) donne des détails sur son initiative de plantation de la « forêt olympique » au Sénégal et au Mali, les deux pays hôtes des Jeux olympiques de la jeunesse de 2026. Cette forêt couvrira 2 120 hectares dans 90 villages.
Alors que l’organisation de grands évènements internationaux comme la coupe du monde de football ou les Jeux olympiques est souvent critiquée pour leurs impacts sur l’environnement, le Comité international olympique (CIO) veut faire amende honorable à travers son projet « forêt olympique ». Ce projet sera mis en œuvre au Mali et au Sénégal, les deux pays hôtes des Jeux olympiques de la jeunesse de 2026. Le CIO inscrit son projet dans le cadre de la Grande muraille verte.
Initié par l’Union africaine (UA) et lancée en 2007, la Grande muraille verte vise l’aménagement d’un long couloir végétal de 15 km de large traversant tout le continent africain sur 7 800 km en passant par 11 pays (Gambie, Sénégal, Mauritanie, Mali, Niger, Nigeria, Tchad, Soudan, Éthiopie, Érythrée et Djibouti). La « forêt olympique » que veut créer le CIO couvrira 2 120 hectares, dans 90 villages au Sénégal et au Mali. Une réalisation importante pour ces deux pays du Sahel.
La réduction des émissions de CO2
« La lutte contre le changement climatique est l’une des principales priorités du CIO, et nous sommes pleinement engagés à réduire nos émissions conformément à l’Accord de Paris. La forêt olympique soutiendra des communautés au Mali et au Sénégal en augmentant leur résilience climatique, leur sécurité alimentaire et leurs possibilités de revenus, et aidera le CIO à devenir climatiquement positif dès 2024. Le mouvement olympique vise à construire un monde meilleur grâce au sport, et la forêt olympique en est un exemple », explique Thomas Bach, le président du CIO.
Lire aussi- SAHEL : la BAD promet 6,5 Md $ pour l’initiative de la Grande muraille verte en 5 ans
Pour ce responsable, les Jeux olympiques, au-delà de l’évènement sportif, doivent être un tremplin pour la sensibilisation des jeunes aux défis actuels de la durabilité et aux moyens de contribuer à les relever. La « forêt olympique » sera un excellent moyen de sensibilisation d’ici 5 ans. Dans un premier temps, le CIO prévoit d’analyser les besoins des communautés locales pour identifier les zones de projet, établir un plan de suivi et d’évaluation et mettre en place des pépinières. La plantation qui portera sur une gamme diversifiée d’espèces d’arbres indigènes est prévue pour les deuxième et troisième trimestres de 2022.
Le soutien de l’ONU
« Les économies de carbone générées par la forêt olympique seront certifiées de manière indépendante selon le Plan Vivo, une norme qui soutient les communautés et les petits exploitants en première ligne de la crise climatique et garantit également la création d’avantages socio-économiques pour les communautés locales et des avantages environnementaux supplémentaires tels que la restauration des écosystèmes dégradés », indique le CIO.
L’organisation basée à Lausanne (en Suisse) estime que la « forêt olympique » permettra de séquestrer 200 000 tonnes d’équivalent CO2, ce qui est supérieur aux émissions estimées du CIO pour la période 2021-2024 et peut être comparé aux émissions d’environ 32 000 vols aller-retour de Nouakchott à Pretoria. Cette initiative s’inscrit également dans le cadre de la politique du CIO visant à réduire ses émissions de carbone de 30 % d’ici à 2024 et de 45 % à l’horizon 2030. L’initiative « forêt olympique » est soutenue par le Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue) et la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULD).
Jean Marie Takouleu