MALI : un parcours sportif bâti à Bamako à partir des déchets plastiques recyclés

Par - Publié le / Modifié le

MALI : un parcours sportif bâti à Bamako à partir des déchets plastiques recyclés © Minusma

À Bamako, la santé et l’environnement iront bon train suite à l’inauguration du complexe sportif « Saniya Sira » construit grâce au recyclage de 8 millions de sacs plastiques en pavés. L’initiative fait partie intégrante du programme « Bamako zéro plastique » lancé par la fondation Princesse Esther Kamatari et soutenu par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma).

La gestion des déchets plastiques constitue un des grands défis urbains des pays en voie de développement dont la croissance démographique et la diversité des activités socio-économiques sont à l’origine de la dégradation de l’environnement. Pour inverser la tendance de leur prolifération dans les rues de Bamako au Mali, un complexe sportif a été construit à partir de 8 millions de sacs, soit 60 tonnes de plastiques qui ont ainsi été transformés en pavés.

L’infrastructure sportive « Saniya Sira » (parcours sain en langue locale, Ndlr) qui comprend un parcours de 800 mètres et une aire de repos de 200 m2 est implantée dans la 6e commune de la capitale malienne, où se situe l’aéroport international de Bamako-Sénou. Avec le concours d’une start-up bamakoise spécialisée dans le recyclage industriel et la technologie, plusieurs poubelles aux couleurs du Mali, fabriquées avec des petites bouteilles recyclées, ont été rajoutées le long du parcours. Le parcours est orné de plantes et fleurs.

Lire aussi-MALI : une campagne pour évacuer 500 000 tonnes de déchets de Bamako et de Kati

Cette initiative s’inscrit dans le cadre du programme « Bamako zéro plastique » porté par la fondation Princesse Esther Kamatari (une descendante de la dynastie royale burundaise Ganwa, Ndlr) avec un appui financier de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) d’une valeur de 80 000 euros (environ 53 millions de francs CFA).

« Comme dans d’autres villes africaines, où la gestion des déchets est insuffisante, on observe à Bamako des tas d’immondices, des caniveaux transformés en décharge, des déchets brûlés dans les rues et, si le manque de moyens financiers semble être la cause principale selon les acteurs de la gestion des déchets, une meilleure politique est indispensable et possible », affirme la princesse Esther Kamatari qui a mis en œuvre cette démarche écologique.

L’écologie pour la promotion du développement

Le Mali a promulgué en 2013, une loi interdisant l’importation, la fabrication, la commercialisation et l’utilisation des emballages plastiques à usage unique dans le pays. Pourtant, la capitale Bamako produit 17 000 tonnes de déchets plastiques chaque année. Les autorités maliennes optent pour un mariage de raison entre l’écologie et le développement.

Selon le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Modibo Koné, cette démarche écologique impulsée dans cette ville de 3 millions de Bamakois constitue une source d’emploi pour les femmes et les jeunes, ainsi que pour les ingénieurs des start-up locales innovantes qui sont rentrées dans cette chaîne d’assainissement, allant de la collecte, du stockage à la confection des pavés et à la préparation du site pour la pose de ces pavés.

Dans l’élan de leur contribution en matière de lutte contre la pollution plastique à Bamako, le projet « Saniya Sira » a impliqué 400 femmes qui ont gagné chacune la somme de 600 euros (soit 400 000 francs CFA). Une action qui s’inscrit en droite ligne des 1er et 5e objectifs de développement durable (ODD) qui visent entre autres, l’élimination de l’extrême pauvreté et l’autonomisation des femmes d’ici à 2030.

Benoit-Ivan Wansi

Plus sur le même thème

Plus dans la même région

Nous respectons votre vie privée

Ce site utilise des cookies et des technologies statistiques pour améliorer votre expérience. En cliquant j'accepte, vous donnez votre accord.

J'accepte
X
Newsletter AFRIK 21