L’année 2020 constituera une période de challenge pour les dix communes du district de la capitale malienne. Les femmes et les enfants –et pourquoi pas les hommes également – des mairies de Bamako rivaliseront d’adresse dans le ramassage des déchets plastiques. Les enjeux de cette opération sont de natures environnementales et financières. Outre la préservation de la nature, une cagnotte d’environ 152 000 euros soit 100 millions de francs CFA a été mise en jeu.
Le concours auquel vont participer les populations de Bamako est appelé « prix Kamatari de la protection de l’environnement ». Une initiative de la jeune fondation Kamatari, annoncée dans les 3e et 4e communes du district de Bamako le 22 octobre 2019. « Il y a énormément de sachets plastiques dans la ville de Bamako. La fondation Kamatari s’est donc donné la lourde responsabilité de débarrasser Bamako de ses déchets plastiques. Pour cela, il faut l’implication de tous un chacun. Je sais que les femmes et les jeunes sont plus engagés dans les activités de protection de l’environnement. Pour les encourager davantage, nous avons initié ce prix. » a déclaré la princesse Esther Kamatari, une styliste burundaise de renommée internationale qui s’est reconvertie dans la protection de l’environnement.
Bamako produit près de 17 mille tonnes de déchets par ans
Le prix Kamatari de la protection de l’environnement s’inscrit en droite ligne des politiques nationales de lutte contre la pollution plastique. En 2013 l’État malien a promulgué une loi interdisant l’importation, la fabrication, la commercialisation et l’utilisation des emballages plastiques à usage unique. Mais l’existence de cette loi anti plastique et son application sur le terrain ne vont pas de pair. Car selon les chiffres officiels, Bamako produit aujourd’hui encore, environ 17 mille tonnes de déchets plastiques par an.
La lutte contre les déchets plastiques se justifie par la forte capacité de nuisance de ces types de déchets dans la nature. Jeté à tout vent après usage, un emballage plastique pourrait d’après les scientifiques, mettre près de 200 ans avant de se décomposer. Il s’agit dès lors d’une cause de pollution durable, qui représente un réel danger pour la faune et la flore, sans parler de la manière dont les plastiques bouchent les équipements d’assainissement et favorisent par là même les inondations et les épidémies.
Boris Ngounou