Malgré les investissements et les efforts consentis ces dernières années par le gouvernement du Maroc, la gestion des déchets solides demeure un défi dans le royaume chérifien. La nouvelle feuille de route du ministère marocain de la Transition énergétique et du Développement durable pour une transition vers une économie circulaire d’ici à 2030 prévoit la réalisation de plusieurs projets dans six villes, avec un investissement de 7 milliards de dirhams marocains, près de 648 millions d’euros.
Faire du Maroc une référence en matière de propreté. Tel est l’objectif du gouvernement du Maroc qui mise sur l’économie circulaire des déchets solides. Il vient d’ailleurs de présenter, à travers le ministère marocain de la Transition énergétique et du Développement durable, sa vision pour une transition vers une économie circulaire d’ici à 2030 dans le royaume chérifien, évaluée à 7 milliards de dirhams marocains, près de 648 millions d’euros. Cette vision est centrée sur la réalisation de plusieurs projets circulaires dans les villes de Rabat, Casablanca, Tanger, Fès, Marrakech et Agadir, qui sont également les six villes hôtes de la Coupe du Monde 2030, qui se déroulera au même moment au Maroc, en Espagne et au Portugal.
Ces projets consisteront en des opérations de collecte sélective des déchets, la construction d’usines de recyclage et de valorisation des déchets dans les six villes identifiées, des campagnes de sensibilisation des Marocains aux éco-gestes comme le tri sélectif ou encore la valorisation des déchets, notamment en compost, limitant les déchets à la source, et dans une mesure plus large la pollution.
La production du biocarburant à partir des déchets
Pour une transition vers une économie circulaire d’ici à 2030 au Maroc, le ministère marocain de la Transition numérique et du Développement durable avec à sa tête Leila Benali, envisage également de lancer un programme de valorisation des déchets ménagers et assimilés en RDF (Refuse Derived Fuel). L’objectif est de produire 680 000 tonnes de biocarburants pour les cimentiers, une alternative aux combustibles fossiles qui sont émetteurs de dioxyde de carbone (CO2).
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Le ministère marocain de la Transition énergétique et du Développement durable allouera un financement additionnel de 3 milliards de dirhams marocains (environ 278 millions d’euros) pour soutenir la mise en œuvre du programme de valorisation des déchets ménagers et assimilés en RDF. L’initiative sera supervisée par un « acteur central » contrôlé par l’État marocain et regroupant toutes les parties prenantes au niveau national. Cet acteur aura trois missions principales à savoir déployer la stratégie nationale de gestion des déchets ménagers et assimilés, soutenir techniquement et financièrement les collectivités territoriales, et gérer la régulation.
Le gouvernement de Mohammed VI prévoit aussi, à travers son plan d’action pour une transition vers une économie circulaire d’ici à 2030, d’instaurer la Responsabilité élargie du producteur (REP), afin de mieux gérer les déchets industriels. L’objectif étant d’obliger les producteurs à prendre en compte des enjeux environnementaux tout au long de la chaîne de production, et à gérer les déchets issus de leurs produits commercialisés.
Inès Magoum