Face à la croissance démographique qui rime avec la congestion routière à Sidi Belyout, l’un des 16 arrondissements de Casablanca au Maroc, les autorités locales entament la transplantation de 135 arbres au profit de l’élargissement des voies. Seulement, cette opération remet au goût du jour la préservation de la biodiversité urbaine dans ce pays d’Afrique du Nord.
C’est une affaire qui divise au Maroc. Dans la commune de Sidi Belyout située à Casablanca, les autorités locales ont annoncé la transplantation de 132 arbres dans le cadre des travaux de réaménagement de la chaussée et la voirie de l’avenue Hassan Souktani. « Les racines de ces arbres constituent une réelle gêne pour l’infrastructure puisqu’elles dégradent de manière fatale les infrastructures routières, sans parler des dommages qu’elles font subir au réseau souterrain d’eau potable et d’assainissement », explique Kenza Chraibi, la présidente de l’arrondissement communal.
Si le projet permettra à Sidi Belyout notamment au quartier Gauthier de retrouver sa splendeur d’antan, certains riverains y voient une atteinte à la biodiversité urbaine. En effet, ces arbres en plus de favoriser la promenade et des activités ludiques dans cette localité de 180 000 habitants permettent également d’atténuer les chaleurs extrêmes au sein du royaume chérifien.
Pour sa part, Said Sabiti, un membre du Conseil de Sidi Belyout estime qu’il s’agit d’un acte de vandalisme. « J’ai personnellement suivi les camions ayant transporté les arbres abattus et la plupart d’eux ont été envoyés à des fours. Seuls six sont replantés sur la route d’El Jadida à côté des facultés. Ils sont restés éparpillés dans le quartier pendant deux jours. Alors, comment serait-il possible que ces arbres gardent leur fraicheur afin qu’ils puissent être replantés ailleurs ? », s’interroge Said Sabiti.
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Toutefois, la commune rassure que ces arbres dont « 75 sont en fin de vie et 57 sont parfaitement sains » seront replantés sur des lieux plus adaptés de la capitale économique marocaine. À l’instar de Sidi Belyout, d’autres municipalités marocaines doivent intégrer la gestion des espaces naturels dans l’aménagement urbain. C’est la raison pour laquelle la Semaine verte a vu le jour. Pour sa quatrième édition en 2023, l’initiative de l’Association des enseignants des sciences de la vie et de la terre du Maroc a permis la création d’espaces verts dans 25 villes notamment la plantation de 100 arbres autour du jardin de l’Hermitage à Casablanca.
Benoit-Ivan Wansi