L’entreprise espagnole Abengoa envisagerait de céder ses parts de l’usine de dessalement de l’eau de mer d’Agadir au Maroc. Cette décision est envisagée quelques mois seulement après la mise en service de l’installation dans la région de Souss-Massa.
Rien n’est encore sûr pour l’instant. Mais selon nos confrères du quotidien espagnol El Economista, la société Abengoa aurait l’intention de vendre ses actions dans la station de dessalement de l’eau de mer d’Agadir qu’elle a construite. Cette information survient à peine quatre mois après la fin des tests contractuels sur la nouvelle usine. Cette décision serait justifiée par des difficultés financières dont fait face Abengoa depuis 2016. Ce qui l’a d’ailleurs conduit en redressement judiciaire en février 2020, indique le journal espagnol.
Un PPP de 30 ans à la clé
Plusieurs groupes et fonds d’investissement qui ont déjà montré leur intérêt pour du géant espagnol Abengoa. C’est le cas de son confrère Acciona ou encore le groupe français Engie qui met en œuvre un projet de dessalement de la région de Casablanca-Settat. Contactés par AFRIK 21, les responsables d’Abengoa ne confirment pas ce projet de vente d’actions. Mais ils ne nient pas non plus l’existence d’une transaction en cours visant l’usine d’Abengoa à Agadir au Maroc.
Outre la construction de l’usine de dessalement, Abengoa devait exploiter la station de dessalement d’Agadir sur une période de 30 ans selon les termes d’un partenariat public-privé (PPP) signé avec l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (Onee) et le ministère marocain de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts.
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Abengoa a financé le projet de dessalement à hauteur de 41 milliards de dirhams marocains (près de 3,9 milliards d’euros) avec son partenaire local InfraMaroc, un fonds d’investissement lancé par CDG Capital et soutenu par la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) du Maroc. La nouvelle installation est capable de fournir 275 000 m3 d’eau par jour, repartie entre les besoins des populations du Grand Agadir (150 000 m3 par jour) et l’irrigation (125 000 m3 par jour) de terres agricoles. Ces plantations se trouvent dans la plaine de Chtouka, une grande zone de cultures maraîchères. Cette capacité est extensible à 400 000 m3 par jour. Le projet a également permis la construction d’un réseau d’irrigation pour une superficie de 15 000 hectares.
Inès Magoum